Yves Viollier "Raymonde"

"Oh Dieu, pourquoi donc en mourant ne nous as-tu pas mués en dieux ! Ma trajectoire quand je m'éfforce de toute mon âme de la maintenir en droit ligne, si je me retourne elle ressemble à ces sillages laissés par les avions, dont le trait un instant précis, peu à peu se dissout, devient flou. Et tout est à refaire, tout s'efface, tout se ternit. Seigneur, donne moi un bout de ton crayon à la pointe si bien taillée, et guide ma main, que je fasse le portrait de ta création, que ce que j'écris te ressemble" Yves Viollier "Raymonde"



"Il va sans dire que la vie n'étant pas une bibliothèque rose elle ne respecte guère ces intentions édifiantes" François Nourissier in "Musée de l'homme"

mercredi 12 mai 2010

Pascal Sevran, La vie sans lui....

"Si je reste un incorrigible pessimiste, cela m'épargne quand même de quelques désillusions. Je n'oublie jamais que la vie est une histoire qui finit mal, et parce que je suis bêtement convaincu que quand on est mort, on est mort, je profite en attendant de petits bonheurs et de baisers volés" Tous les bonheurs sont provisoires... Leitmotiv de Pascal devenue mienne....


"Tous les bonheurs sont provisoires, je le sais, mais cette fatalité me scandalise chaque jour davantage" Pascal Sevran


Ce funeste 9 mai vient de passer, ce funeste jour en 2008 on apprenait que Pascal était parti rejoindre son cher amour Stéphane au Ciel... Depuis, comme certains de ses lecteurs ne voulaient pas faire leur travail de deuil. Je ne voulais pas lire son dernier tome de son journal posthume... "Les petites bals perdus", je savais que c'était bien les derniers écrits, les dernières pensées, les derniers coups de gueule de ce cher Pascal.

Je l'ai suivi chaque année via son journal, j'ai eu l'immense tristesse de ne pas avoir eu l'occasion de le croiser et lui dire merci... Son blog littéraire en quelque sorte, cela l'aurait amusé ce style de blog lui qui était allergique à l'informatique :

"Didier est en train de chercher sur Internet des recettes sur la meilleure façon de préparer un dîner aux girolles. Mais comment a fait ma mère toute sa vie pour nous faire la cuisine sans internet ? Cela me sidère de les voir tous se précipiter sur cet engin miraculeux pour tout et n'importe quoi. Malgré l'insistance de Jean Christophe à me brancher, je ne saurai jamais m'amuser avec ça. Cette incapacité à m'adapter aux progrès de la technologie me désole. Je suis d'un monde du passé".

J'aime lire ses livres, d'une plume simple, sans prétention. Un vrai français, de belles phrases. Un Pascal qu'on découvre terriblement humain, fragile. Loin du dictateur des studios d'enregistrements ou des plateaux- télé (je raffolais de voir ses bêtisiers ou il pétait un câble contre le caméraman incompétent, la fainéante de maquilleuse, les gens pas motivés par ce qu'il faisaient. Plus méticuleux que lui, tu meures ! La fameuse phrase de Léon Zitrone lui aurait sied à merveille "Je préfère qu'on dise de moi que je suis intéressant que gentil... Gentil c'est trop mièvre et m'embarrasse au plus haut point") On le traitait de réac, tant mieux, pour moi, comme pour lui c'est une qualité et non pas un défaut. Je le suis devenue à la naissance de mes fils. Leur apprendre le respect, le devoir, la politesse bien avant le plaisir et les droits... Comme à l'ancienne, totalement allergique au laxisme ambiant. Non Pascal n'était pas raciste (allusion à ses propos sur les africains), j'ai bondi lorsqu'on l'a assassiné médiatiquement alors qu'il disait vrai, aux pauvres vaut mieux leur apprendre à faire moins de gosses . Il vaut mieux avoir peu d'enfants qu'on élèvera dans la dignité que le contraire . Sœur Emmanuelle avait tenu les mêmes propos, distribuait la pilules à ses chiffonniers et était considérée comme une sainte. Hallucinant non !

Parscal manque. Quand je vois la piètre qualité de la production française au niveau musical et culturel. Surtout à la télé, ou prônent les émissions les plus débiles qu'ils soient.... Jeux, émissions culinaires, pour mémères au foyer, comment élever nos gosses.... On est loin de l'histoire en questions, des dossiers de l'écran... Je regrette une seule chose qu'il n'ait jamais rien fait avec Jacques Martin... Ils auraient fait merveille tous les deux... Quand je pense au manque de respect de Laurent Ruquier qui avait annoncé en avance sur tout le monde la mort de Pascal, alors que ce dernier était en train de se battre pour vivre. Il n'avait sans doute pas apprécié la vision prophétique de Pascal

"Laurent Ruquier qui tombe de la lune découvre effaré et triste , que ceux qu'on appelle "les gens du métier", les artistes ses chers amis, avaient abandonné Jacques Martin depuis qu'il était malade, c'est à dire inutiles, sans pouvoir.
L'étonnement enfantin de Laurent Ruquier étonne de la part d'un garçon qui n'est quand même pas né hier matin. Il en va toujours ainsi : "Les gens du métier" ne pensent qu'à leur pomme. Ils laissèrent crever de solitude Guy Lux, Yves Mourousi, Denise Glaser, la liste est interminable. Qui pense encore à ma chère Jacqueline Joubert, à part ses enfants ? A Jacqueline Huet ? Il ira de même pour toi, mon cher Laurent, et pour moi naturellement. De tes rires, et de mes chansons, il ne restera bientôt plus rien n'ai aucun doute, là-dessus."

Mais non pour ce dernier point, il se trompe, il reste son journal, qu'on feuillette de temps en temps pour se rappeler du bon vieux temps. Ne meurent que ceux qu'on oublie... Je suis sure que son cher ami, Didier a du faire une alerte google à son nom pour le vérifier... Les vendéens sont tenaces.... Je laisse Pascal avoir le dernier mot :

"J'ai choisi ma vie, mes amours et mes amis ; je me suis trompé parfois mais c'est bien fait pour moi. Les hommes ont le destin qu'ils méritent. Si l'arrogance des vainqueurs me dégoûte, les pleurnicheries de ceux qui ne sont jamais contents de leur sort me laissent froid. La société n'est pas redevable envers les imbéciles et les feignants.
Je crois depuis mon enfance à des valeurs simples et méprisées ; au travail par exemple, à la famille, à la patrie, au courage, tout cela, on s'en doute, est furieusement démodé, voire un peu "pétainiste", mais je suis assez grand pour ne pas trembler sous une insulte qui a trop bien servi pour être honnête
Non, on ne décidera pas à ma place de ce qui est bien ou mal, normal ou pas. Je me méfie des grands principes et des grands sentiments, je m'efforce modestement d'être digne de mes colères et de mes ambitions. Avant d'avoir des droits nous avons des devoirs, ceux qui l'oublient sont dans la mauvaise posture, celle du quémandeur. Je n'attends rien ni de Dieu, ni du Diable, je veux seulement mériter ceux qui m'aiment ; les autres ne valent pas une minute de mon temps.
J'ai encore trop à apprendre des hommes et des femmes que j'admire pour aller à des mondanités de circonstance. Je méprise ceux qui n'admirent jamais qu'eux mêmes et j'espère qu'ils se font peur dans leur glace le matin."

Je vous conseille d'aller sur le site des amis de Pascal Sevran créé pour perpétrer son souvenir....




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