Yves Viollier "Raymonde"

"Oh Dieu, pourquoi donc en mourant ne nous as-tu pas mués en dieux ! Ma trajectoire quand je m'éfforce de toute mon âme de la maintenir en droit ligne, si je me retourne elle ressemble à ces sillages laissés par les avions, dont le trait un instant précis, peu à peu se dissout, devient flou. Et tout est à refaire, tout s'efface, tout se ternit. Seigneur, donne moi un bout de ton crayon à la pointe si bien taillée, et guide ma main, que je fasse le portrait de ta création, que ce que j'écris te ressemble" Yves Viollier "Raymonde"



"Il va sans dire que la vie n'étant pas une bibliothèque rose elle ne respecte guère ces intentions édifiantes" François Nourissier in "Musée de l'homme"

mercredi 12 mai 2010

"DELICIEUSES POURRITURES" Joyce Carol OATES

Joyce Carol OATES   


2001, un totem à Paris fait ressurgir des souvenirs de jeunesse à Gillian. Des souvenirs troublants et assez violents. 

Durant ses années estudiantines en 1975, Gillian s'est amourachée de son professeur de littérature. André Harrow. Ce dernier est marié à Dorcas qui passe sa vie à sculpter des totems, des figurines  assez laides. Ce couple libertin a l'habitude de séduire des jeunes stagiaires, soit à cause de leur talent littéraire, soit par leur physique. Et s'installe pendant un an un ménage à trois assez sulfureux. 

André, pour ce casting assez curieux, demande à ses étudiantes d'écrire un journal intime, très intime et ces jeunes filles se doivent de le lire devant tout le monde en classe. Tout y passe, anorexie, pyromanie, comportements suicidaires...Tout ce comporte comme symptômes maladifs de l'adolescence. Et on reste troublé par l'universalité de ces maux. Un roman qui est supposé se dérouler dans l'année 1975 peut tout à fait se dérouler actuellement. 

Un petit livre dense, qui se lit d'une traite et qui vous étonnera page par page.

A chaque fois que je lis Madame OATES, je me surprends à être en colère contre ceux qui choisissent le Prix Nobel de Littérature.  Je me demande qu'est ce qu'il faut pour mériter la suprême distinction. Joyce Carol OATES écrit à la perfection, une plume intelligente (on est bien loin des nunucheries de Gavalda ou Pancol). Elle nous prend dès la première page et nous accompagne jusqu'au dénouement de l'intrigue). Vive, intelligente, cultivée. Cette dame devrait être étudiée en classe des lycées et même si j'avais un conseil à donner aux mamans de jeunes filles, oubliez Lol, les Gossips Girl, les lolita Pile, les pseudos héroïnes de pacotilles des saga commerciales ... Mettez entre les mains les livres de Joyce Carol OATES. Elles liront des livres passionnants, féministes mais pas trop et apprendrait pas mal de choses sur le comportement humain....

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