Yves Viollier "Raymonde"

"Oh Dieu, pourquoi donc en mourant ne nous as-tu pas mués en dieux ! Ma trajectoire quand je m'éfforce de toute mon âme de la maintenir en droit ligne, si je me retourne elle ressemble à ces sillages laissés par les avions, dont le trait un instant précis, peu à peu se dissout, devient flou. Et tout est à refaire, tout s'efface, tout se ternit. Seigneur, donne moi un bout de ton crayon à la pointe si bien taillée, et guide ma main, que je fasse le portrait de ta création, que ce que j'écris te ressemble" Yves Viollier "Raymonde"



"Il va sans dire que la vie n'étant pas une bibliothèque rose elle ne respecte guère ces intentions édifiantes" François Nourissier in "Musée de l'homme"

vendredi 9 avril 2010

"Il faut qu'on parle de Kevin" Lionel Shriver.

Je me devais de parler de ce livre, au vu de l'actualité récente. J'ai vu l'interview de la maman du "pousseur" meurtrier du RER qui narrait ses problèmes qu'elle a affronté pour "protéger" son fils schizophrène et surtout pour protèger la société.

J'avais lu, bien avant la création de ce blog, ce livre troublant. Un roman inspiré par le drame de Columbine ou un jeune a assassiné froidement ses copains de lycée. Ce roman est la longue lettre d'une femme détruite, effondrée depuis que son fils est enfermé dans le quartier des mineurs d'une prison d'Etat. Il vient d'abattre 9 personnes dans son lycée.

Eva, la maman se culpabilise encore. Elle cherche à savoir quand son fils a basculé dans cette folie. Elle se rend coupable de ne pas avoir aimé cet enfant pas désiré. Elle lui en veut de l'avoir forcé d'abandonné une carrière prometteuse et épanouissante pour l'élever. Elle a détesté cette maison familiale. Détesté son rôle de mère, elle a fait ce qu'elle a pu pour être une maman à la hauteur. Elle a eu beau scruter les agissements de son fils, elle n'a pas vu le monstre qu'il est devenu. Seule la petite soeur, la douce et fragile de Kevin, Celia lui apporte un semblant de sérénité dans sa vie morne.

Lionel (qui est une femme, j'aime à le préciser) décrit sans fard ce refus de maternité. Pourquoi les femmes sont elles obligées d'être forcément une bonne mère si elles ne le veulent pas. On le pardonne assez facilement aux hommes, pourquoi pas aux femmes ? Est ce que seule l'éducation est responsable des faits et des gestes des enfants. Quelle est la part de responsabilité des parents face à la monstruosité de leur enfant ?


Un récit qui va bouleverser et déranger pas mal de femmes et qui donne un sacré coup de pied dans la bien pensance actuelle.  Un récit en perpétuelle actualité avec ces sérials killers, ces assassins dont on relate les méfaits tous les jours dans les journaux. Je dirais un livre nécessaire pour essayer de mieux appréhender le phénomène.

Le livre était paru aux éditions Belfond mais est paru en format poche (la couverture accompagne l'article) dans la collection "J'ai lu".

Lionel Shriver

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