Yves Viollier "Raymonde"

"Oh Dieu, pourquoi donc en mourant ne nous as-tu pas mués en dieux ! Ma trajectoire quand je m'éfforce de toute mon âme de la maintenir en droit ligne, si je me retourne elle ressemble à ces sillages laissés par les avions, dont le trait un instant précis, peu à peu se dissout, devient flou. Et tout est à refaire, tout s'efface, tout se ternit. Seigneur, donne moi un bout de ton crayon à la pointe si bien taillée, et guide ma main, que je fasse le portrait de ta création, que ce que j'écris te ressemble" Yves Viollier "Raymonde"



"Il va sans dire que la vie n'étant pas une bibliothèque rose elle ne respecte guère ces intentions édifiantes" François Nourissier in "Musée de l'homme"

mercredi 8 octobre 2008

Spéciale dédicace à Yves Viollier et aussi tous les amoureux des promenades en forêt


Extrait du Cantique 157 "Cantique nouveau sur la solitude"
Ecrit par Saint Louis Marie Grignion de Montfort pour son ermitage de Mervent.
(à l'origine ce cantique comporte 37 strophes)


...


Dans ce fond, tout croît, tout abonde
Sans la main du laboureur
Par la main du Seigneur
Cette terre est vierge et féconde
Loin du monde etc.

On n'entend, en ces doux bocages,
Ni querelles des voisins,
Ni discours des mondains,
Ni les combats, ni les naufrages.
Loin du monde etc.

On entend la douce harmonie
Des oiseaux et des échos,
Les cris des animaux,
Mais non pas ceux de l'homme impie.
Loin du monde etc.

On entend l'éloquent silence
Des rochers et des forêts
Qui ne prêchent que paix
Qui respirent qu'innocence.
Loin du monde etc.

Y voit-on ces troubles de ville,
Ces torrents d'iniquité,
Ces airs de vanité ?
Non, non, tout est pur et tranquille.
Loin du monde, etc.

On ne voit en ces lieux champêtres
Aucun de tous ces dangers,
Les bois et les rochers
Y sont saints et savants maîtres;
Loin du monde, etc.

Les rochers prêchent la constance,
Les bois, la fécondité,
Les eaux, la pureté,
Tout, l'amour et l'obéissance.
Loin du monde, etc.

On y voit passer sur sa tête,
Les oiseaux dans leurs saisons,
Sous ses pieds, les poissons,
A côté, cent sortes de bêtes.
Loin du monde, etc.

On y voit cette main puissante
Qui forma l'univers,
Briller en ces déserts
Dans une nature innocente.
Loin du monde etc.

Ces beautés toutes naturelles
N'ont que Dieu pour leur auteur,
Jamais l'homme pêcheur,
N'y mit ses mains trop criminelles
Loin du monde etc.

Mais si la nature est si belle
La grâce en a tout un prix,
Formant un paradis
Quand une âme est pure et fidèle.
Loin du monde etc.

Quel bonheur, même en cette vie
Et quel transport merveilleux
On goûte dans ces lieux
Quand l'âme s'y tient tant recueillie !
Loin du monde, etc.
...

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