Yves Viollier "Raymonde"

"Oh Dieu, pourquoi donc en mourant ne nous as-tu pas mués en dieux ! Ma trajectoire quand je m'éfforce de toute mon âme de la maintenir en droit ligne, si je me retourne elle ressemble à ces sillages laissés par les avions, dont le trait un instant précis, peu à peu se dissout, devient flou. Et tout est à refaire, tout s'efface, tout se ternit. Seigneur, donne moi un bout de ton crayon à la pointe si bien taillée, et guide ma main, que je fasse le portrait de ta création, que ce que j'écris te ressemble" Yves Viollier "Raymonde"



"Il va sans dire que la vie n'étant pas une bibliothèque rose elle ne respecte guère ces intentions édifiantes" François Nourissier in "Musée de l'homme"

mercredi 29 octobre 2008

"En attendant Minuit" Claude Michelet.


Quand je vous écris que j'ai dévoré ce livre. C'est un euphémisme. Vraiment le livre à lire la veille des commémorations du 11 novembre.

Déjà, j'adore les livres qui parlent de l'époque d'avant et de pendant la Grande Guerre. Je ne sais pourquoi mais c'est ainsi. Sans doute la faute à la fameuse série de Nina Companeez "les Dames de la Côte" Cette époque me parle et me passionne. Me fait poser les questions essentielles sur notre actuelle société. Est ce que nous autres les fameuses desperates housewife de l'ère moderne aurions nous le même courage de nos arrières grands mères ? J'en doute...


Claude Michelet nous a écrit un livre presque historique. D'un côté on retrouve Jean au milieu des tranchées avec ses pensées, sa condition effroyable de vie de combattant. Ses inquiétudes pour sa femme et sa mère restées dans la ferme. On suit heure par heure cette nuit particulière du 20 décembre 1916.

De l'autre côté on retrouve la vie de celles qui sont restées à la maison. Ces femmes dont Marthe et Octavine en tête qui ont du faire face aux multiples tâches de la ferme et des soucis de cette période troublée. Ces femmes ont du travailler à la place des hommes partis combattre, on dû instaurer une "micro société solidaire" entre voisines pour s'en sortir. Ces femmes qui ont dû tout supporter jusqu'à l'insupportable : la perte d'un mari ou d'un enfant voire d'un père dans les combats.

Claude Michelet est un fabuleux écrivain. On ressent l'angoisse de Marthe, telle une Pénelope attendant Ulysse, qui tricote tous les soirs en faisant le bilan de sa journée tout en pensant à son mari. Et il réussit à nous captiver tout le long.

Je conseille vivement la lecture de ce livre en ce moment de futures commémorations du 11 novembre. Puisqu'il n'y a plus de poilu pour témoigner, restent les livres, les images archivées et les musées. Pourquoi pas ne pas aller visiter un musée relatant cette période ? Ou tout simplement aller en médiathèque lire et comprendre via les livres d'histoire ou romans.

Moi cela sera l'excuse d'un petit pèlerinage à Mouchamps aller déposer un petit bouquet de fleurs sur chacune des tombes des Clémenceau. En hommage au Père la Victoire.

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