"Parmi les types se trouvait Charlie qui avait, pour la première fois depuis des semaines, daigné revenir à l'école. Il se tenait un peu à l'écart du reste des gamins, remarquable à cause de ses cheveux argentés et de ses souliers pointus. Il m'apparaissait moins glorieux et moins poétique maintenant ; son visage était plus dur, ses cheveux plus courts, se pommettes plus saillantes. Je savais que c'était l'influence de Bowie. Bowie qui s'appelait alors David Jones, avait fréquenté notre école plusieurs années auparavant et là, dans une photographie de groupe, au réfectoire, on pouvait voir son visage. On trouvait souvent des élèves agenouillés devant cette icône, récitant des prières pour devenir pop-star, pour échapper à une vie de mécaniciens, d'employés de bureau, d'agents d'assurances, de dessinateurs industriels. Mais en dehors de Charlie, personne n'y croyait vraiment. Nous étions un amalgame d'attente minable et d'espoir furieux."
p105/p106 "Bouddah de Banlieue" Hanif Kureishi
Avec cet extrait on comprend mieux pourquoi Bowie n'a pas hésité à composer la bande original du film Tv adaptation de ce livre. Il faut dire que Bowie sort d'une époque assez déstabilisante. Les années 80 certes ont été émaillés de succès commerciaux tant que ce soit au cinéma, tournées mondiales et chanson mais David se retrouve à n'être que le dandy de service pour les journaux et paparazzi et le suicide de son grand frère Terry ne fera rien pour arranger les choses et pour comble de malheur Black tie White Noise est un bide hélas ! (l'album est pourtant pas mal)
Donc en 1993 on retrouve un Bowie qui fait un virage de 180 degrés, change totalement de style, adieu les costumes clairs cravates clinquants bonjour les tenues sobres et surtout O grand luxe ! Bowie décide de faire LA musique qui lui convient et tant pis pour les critiques et éventuellement les fans qui peuvent être déroutés. Il commence par faire deux albums avec ses amis en créant de toute pièce le groupe TIN MACHINE.
Puis sort (presque en catimini sauf pour les vrais fans de Bowie) Buddah of Suburbia... Mais ne paniquez pas EMI a l'intelligence de le ressortir (certes avec une autre couverture) en septembre 2007. (la couv originale ci contre à gauche)
Buddah of Surbubia est à mon avis l'album le plus abouti et personnel de David. Intense au niveau musical et surtout la chanson phare est tellement autobiographique ! David repart de zéro et nous ouvre les portes à sa vraie personnalités. "Strangers when we meet" nous ouvre les portes d'un futur LP "Outside" Concept album qui n'a pas fini d'intriguer les critiques musicaux encore ces jours ci. On ressent un David Bowie réconcilié avec lui même, heureux de vivre (car marié avec Iman qui lui a apporté en plus d'une fille Alexandra, une certaine sérénité et confiance en l'avenir) . Le David Bowie que je préfère d'entre tous.
Un retour dans le passé : Un certain David Jones âgé de 17 ans faisait déjà parlé de lui et on appréciera dans ce court extrait la capacité d'assurer une bonne interview. C'était inné en lui. Époustouflant de naturel. Bon il est vrai que l'image n'est pas très nette mais on n'était pas encore dans le numérique à l'époque et cette qualité d'image a néanmoins son lot de nostalgie.
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