Être enfant unique quel cauchemar mais en plus être fils unique de quelqu'un comme Françoise Sagan. Quel sacerdoce... On est celui à qui l'on posera toujours les mêmes questions plus ou moins stupides sur votre maman. Celui qu'on oubliera que vous êtes un photographe de talent et pas seulement le fils unique de la Demoiselle, la légendaire Françoise Sagan...
Mais quel sacerdoce aussi lorsqu'il faut s'occuper de ce qu'à légué La Sagan (je parle d'elle volontiers comme une Diva) ? Des dettes, pas même un manuscrit car elle les donnait autour d'elle. Un catalogue monstrueux qu'il faut dénouer les contrats avec les divers éditeurs car la dame en changeait assez souvent.
Et ce problème de dette fiscale de 1 million d'euros. Que Denis a été obligé d'accepter sous peine de voir les droits d'auteur de sa maman être vendus aux enchères par l'Etat (qui certainement attendait que ça !!!). Car Denis se souvenait des sacrifices, des journées entières au travail pour la constitution de cette gigantesque oeuvre...
Avez vous remarqué comme il est presque impossible de se constituer une bibliographie complète (en tous formats) de l'oeuvre de Françoise Sagan que l'on soit simple lecteur ou bibliothèque ou médiathèque? Cela vient de ce problème... En effet, l'Etat par son système a étouffé Denis.
Il doit rembourser la dette et il est confronté à un cercle vicieux dans la mesure ou il est imposé sur les droits générés aujourd'hui. Le coup du serpent qui se mord la queue quoi... Denis a donc demandé au Ministre du Budget Eric WOERTH un échéancier pour étaler les remboursements qui seraient de ce jour à 600 000 euros mais il garde espoir par l'adaption de Bonjour Tristesse par Hollywood. On espère afin de débloquer la situation une réponse positive de Berçy (une réponse négative serait bien malvenue avec le scandale des 5 milliards envollés à la SG et des gaspillages de l'argent public).
Ensuite il s'attellera au plus important que l'oeuvre de Françoise Sagan soit enfin disponible en librairie...
Comme quoi on est loin du rêve de Sagan qui disait ceci :
On avait déjà vendu près de deux millions de "Bonjour tristesse (toujours lui) et j'en étais arrivée à deux cent mille, où je suis restée un long moment avant de plafonner aujourd'hui entre cent et cent cinquante mille, cela depuis quinze ans. Ce qui me fait imaginer aujourd'hui un public de mon âge, parti avec moi dans me XXème siècle, et arrivé, comme moi, à la fin de celui-ci, et imaginer, d'autre part, moins compréhensibles mais aussi proches, les jeunes gens de vingt ans qui m'écrivent. Et de fait , la petite cabriole qu'ont faite mes livres de l'étagère des parents à celle des enfants me plaît beaucoup. Non pas qe je croie à la pérennité de mon oeuvre, mais le désir de postérité est, je crois, un désir d'homme. En tout cas, je ne l'éprouve pas, soit parce que je vis beaucoup dans l'instant, soit que mon succès ne me paraît pas sujet à prolongation, soit parce que la naissance de mon fils a comblé ce désir abstrait.
Et comme tous les écrivains, je souhaite naturellement que mon livre paraisse avant le nouveau Tchernobyl, ce qui fera rire ou se moquer mes lecteurs. S'il en reste suffisamment en bonne santé pour pouvoir rire.
http://westhoff-images.net/ (le site du travail du photographe Denis WESTHOFF)
Je vous conseille en outre le superbe dossier sur Françoise SAGAN du magazine LIRE...
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