Yves Viollier "Raymonde"

"Oh Dieu, pourquoi donc en mourant ne nous as-tu pas mués en dieux ! Ma trajectoire quand je m'éfforce de toute mon âme de la maintenir en droit ligne, si je me retourne elle ressemble à ces sillages laissés par les avions, dont le trait un instant précis, peu à peu se dissout, devient flou. Et tout est à refaire, tout s'efface, tout se ternit. Seigneur, donne moi un bout de ton crayon à la pointe si bien taillée, et guide ma main, que je fasse le portrait de ta création, que ce que j'écris te ressemble" Yves Viollier "Raymonde"



"Il va sans dire que la vie n'étant pas une bibliothèque rose elle ne respecte guère ces intentions édifiantes" François Nourissier in "Musée de l'homme"

lundi 25 février 2008

D'une Môme à l'Autre, Edith PIAF - Marion COTILLARD







En guise d'hommage à l'exploit de Marion COTILLARD qui a eu toutes les récompenses pour son inteprétation de la Môme, je préfère vous faire part de ce passage du livre d'Edith PIAF "Au bal de la chance"...Passage riche d'enseignements pour la vie de tous les jours et ce pour tout le monde qu'on soit chanteur ou pas. Mais il est vrai qu'avant de commencer toute carrière de chanteur, (se), interprête, tout candidat (e) à se type de carrière devrait lire ce texte voire même se l'appliquer dans leurs actes... Je suis sure qu'Edith Piaf tout en étant très fière de son travail aurait donné ce conseil à Marion.
Chanter des chansons, c'est le plus beau métier du monde. Je doute qu'il existe joie plus intense plus complète, que celle de l'artiste conscient d'avoir, avec quelques refrains, transmis à ceux qui l'écoutent un peu de sa richesse personnelle.


Quand on me demande ce qu'il faut faire pour réussir comme interprète dans la chanson, je réponds, sans aucune illusion sur l'originalité de la formule ; "Travailler, travailler, et encore travailler".


Mais cela ne suffit pas, ce serait trop simple. Il faut être résolu à être soi-même, et à n'être que soi-même. Cela n'implique pas qu'il faille ignorer les autres. Au contraire, il faut aller les voir et profiter de la leçon qu'ils peuvent éventuellement vous donner. Il n'y a pas un tour de chant qui ne puisse vous apprendre quelque chose, quand ce ne serait que ce qu'il ne faut pas faire.


La grande tentation à laquelle il importe de résister, et ce n'est toujours pas aisé, c'est celle qui vous porte à forcer le succès en vous abandonnant à la facilité, "a faire des concessions" public. Attention, danger ! Les concessions on sait où elles commencent, on ne sait où elles vous entraîneront. Pour ma part, je m'efforce de n'en faire aucune. Je donne le meilleur de moi-même, je mets toute mon âme et tout mon coeur dans mes chansons, je veux de tout ma volonté établir entre la salle et moi un contact humain, entrer en communion avec ceux qui m'écoutent, mais, s'ils refusent de me suivre, je ne consentirai pas, pour les convaincre, à recourir à des astuces qui me diminueront à mes propres eux et, à la longue, aux siens. On me prend ou on me laisse, mais je suis contre le clin d'oeil complice,contre les"trucs" au prix desquels on achète des applaudissements dont on n'a pas lieu d'être fier.

Cette intransigeance paie toujours. A Bobino, quand j'ai chanté Mariage de Henri Contet et Marguerite Monnot, on m'a boudée. Je n'ai pas cédé. J'ai maintenu Mariage dans mon "tour" et j'ai réussi à en faire un succès. Je pourrais cite d'autres oeuvre qui, elles non plus, n'avaient pas "collé" à la création et qui, parce que je ne les ai pas abandonnées - et aussi parce qu'elles étaient belles- , sont devenues populaires. Je suis difficile dans le choix de mes chansons. Celles qui me plaisent pas, je les refuse impitoyablement, mais les autres, celles auxquelles "je crois" je les défends jusqu'au bout, et partout. Car je n'ai pas deux répertoires, un pour la scène et l'autre pour la radio. Pour moi une chanson est bonne en soi ou elle ne l'est pas. Et si elle est valable, elle l'est partout.

....

Le texte est dans une chanson ce qui m'interresse d'abord. Je n'ai jamais compris le mot célèbre de Thérèsa, la fameuse chanteuse de la fin du siècle dernier, disant à ses paroliers :"faites stupide ! Si vous mettez de l'esprit dans vos couplets, qu'aurais-je à y mettre moi ? " Curieux raisonnement. Créer une chanson, c'est faire vivre un personnage. Comment y parvenir si les paroles sont médiocres, même si la musique est bonne ?


Qu'on aille pas surtout conclure de ce qui précède que je tiens la musique pour d'importance secondaire !


Une chanson privée de sa musique peut rester un très beau poème. Elle ne gagne rien à cette amputtion. Une chanson réussie forme un tout qu'on ne peut dissocier sans dommage. Raymond Asso, il y a quelques anées, a dit ses chansons au cabaret. Malgré la qualité poétique d'un texte sans bavure, et bien qu'il dise ses vers mieux que personne, elles ne dégageaient plus la même émotion : il leur manquait la musique.


La musique qui - la phrase est de Raymond ASSO lui-même- " donne au poème son vrai climat, l'atmosphère indispensable".















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