Yves Viollier "Raymonde"

"Oh Dieu, pourquoi donc en mourant ne nous as-tu pas mués en dieux ! Ma trajectoire quand je m'éfforce de toute mon âme de la maintenir en droit ligne, si je me retourne elle ressemble à ces sillages laissés par les avions, dont le trait un instant précis, peu à peu se dissout, devient flou. Et tout est à refaire, tout s'efface, tout se ternit. Seigneur, donne moi un bout de ton crayon à la pointe si bien taillée, et guide ma main, que je fasse le portrait de ta création, que ce que j'écris te ressemble" Yves Viollier "Raymonde"



"Il va sans dire que la vie n'étant pas une bibliothèque rose elle ne respecte guère ces intentions édifiantes" François Nourissier in "Musée de l'homme"

dimanche 24 février 2008

Françoise SAGAN Derrière l'épaule.


En ce moment on assiste à un retour en force de la Demoiselle comme on l'appelait. On redécouvre Sagan par le biais de toutes nouvelles biographies plus ou moins réussies. Pour moi une bio (sauf l'autobiographie) équivaut à tous les coups à interprétation et je me méfie des interprétations.


Sagan est comme Duras universelle. Chacun d'entre nous a une petite parcelle en son coeur de Sagan... Cette petite partie du puzzle qui vous parle, cela peut être de la femme aventureuse, excentrique et tellement rebelle, de la femme aimant passionnément les mots, une droguée de la belle phrase... à la femme qui avait un sens aigu de l'humour, qui pratiquait l'autodérision. Une femme autant fidèle à elle-même qu'à ses profondes amitiés... Dont François Mitterrand, Jacques CHAZOT etc...


En lisant "Derrière l'épaule" ou Françoise Sagan y fait son autocritique, racontant les anecdotes qui ajoutent du piment à ces souvenirs de journées de travail pour constituer cette oeuvre...


J'ai adoré être en présence de Françoise tout le long. J'avais l'impression de l'avoir à côté de moi, de lire ce livre comme si elle était la. Je peux vous dire que ma première impression est de dire Non Sagan n'est pas morte, son oeuvre, ses mots sont la... Elle nous parle encore...


C'est fou ce qu'elle peut manquer aujourd'hui. Le politiquement correct qui a englué toutes les couches de la société, l'amour des belles phrases, l'amour de la littérature tout comme l'humour (le vrai, le pas vulgaire) meurent à petits feux sans que personne ne se lève pour se révolter.


J'ai la nostalgie de son époque (même si je suis trop jeune et que j'étais enfant en son temps) car au moins la jeunesse, celle qui était avide de connaissances (qui ne passait pas son temps à bruler, casser pour soi disant montrer leur mal être comme celle d'aujourd'hui) avaient une idole : Françoise Sagan qui pouvait leur dire que tout est possible... Actuellement cette jeunesse d'aujourd'hui n'ont que les stars préfabriquées formatées pour rêves et c'est tellement triste. Du coup on peut dire volontiers "Bonjour Tristesse" sans avoir peur du hors sujet.


Je laisse les derniers mots à Françoise


En réalité, j'étais légèrement excédée de moi-même. J'avais lu quinze de mes romans à la suite et on ne peut le faire sans se révolter un peu. On ne peut lire pendant deux mois des romans d'un seul auteur, même si ce sont les vôtres. Surtout si ce sont les vôtres...


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