Marcel Pagnol répétait souvent ce qu'il appelait la "leçon de Scotto"
"Surtout lui avait dit Vincent Scotto, surtout ne travaille jamais en pensant au chef d'oeuvre. C'est le plus sûr moyen de le rater. Moi qui te parle, j'ai composé plus de quatre mille chansons. Il en a trois mille qui ne valent à peu près rien. Ce que je peux t'en dire de mieux, c'est qu'on ne les a pas sifflées et que même parfois on les applaudies, le samedi soir en banlieue. Puis il y en a au moins cinq cents qui ont eu leur petit succès. Un an plus tard, on n'en parlait plus. Ensuite, il y en a quatre cent cinquante qui ont réussi. On les a chantées au coin des rues avec deux guitares et un accordéon. Finalement, il en reste une cinquantaine qui ont fait le tour du monde. Sur les cinquante, il y en a six peut être sept, que tout le monde connaît, les peintres les chantent au bout d l'échelle, les maçons sur l'échafaudage et les amoureux du dimanche au bord de la Marne. Et tous ces gens ne savent pas que c'est moi qui les ait faites du bout des doigts sur ma vieille guitare. Elles m'ont échappé, comme des filles qui se marient. Peut être dans cent ans on en chantera encore trois ou quatre. Et il y a des gens qui diront :
- de quelle époque c'est cette chanson ?
- Oh, vous savez c'est vieux ; c'est du "foclore".
Moi je ne serai plus qu'une poignée d'os dans une boîte et mes petites filles danseront toujours sur la barbe d'un vieux mendiant sur la bouche d'une amoureuse, peut être sur un orgue de Barbarie. Si je n'en avais pas fait quatre mille je n'aurais pas fait "celles la"."
"Surtout lui avait dit Vincent Scotto, surtout ne travaille jamais en pensant au chef d'oeuvre. C'est le plus sûr moyen de le rater. Moi qui te parle, j'ai composé plus de quatre mille chansons. Il en a trois mille qui ne valent à peu près rien. Ce que je peux t'en dire de mieux, c'est qu'on ne les a pas sifflées et que même parfois on les applaudies, le samedi soir en banlieue. Puis il y en a au moins cinq cents qui ont eu leur petit succès. Un an plus tard, on n'en parlait plus. Ensuite, il y en a quatre cent cinquante qui ont réussi. On les a chantées au coin des rues avec deux guitares et un accordéon. Finalement, il en reste une cinquantaine qui ont fait le tour du monde. Sur les cinquante, il y en a six peut être sept, que tout le monde connaît, les peintres les chantent au bout d l'échelle, les maçons sur l'échafaudage et les amoureux du dimanche au bord de la Marne. Et tous ces gens ne savent pas que c'est moi qui les ait faites du bout des doigts sur ma vieille guitare. Elles m'ont échappé, comme des filles qui se marient. Peut être dans cent ans on en chantera encore trois ou quatre. Et il y a des gens qui diront :
- de quelle époque c'est cette chanson ?
- Oh, vous savez c'est vieux ; c'est du "foclore".
Moi je ne serai plus qu'une poignée d'os dans une boîte et mes petites filles danseront toujours sur la barbe d'un vieux mendiant sur la bouche d'une amoureuse, peut être sur un orgue de Barbarie. Si je n'en avais pas fait quatre mille je n'aurais pas fait "celles la"."
1 commentaire:
Grosse déception.. impossible de revoir le TGF ... "copyright claim" dit-on... PFFFFFFF.
M'en fiche, je l'ai sur mon pc, la TGF du TGF !
Merci Sabine, Fernandel est pour moi un exemple. Un bel exemple de modestie et de humanité.
Bisous,
Christophe
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