Yves Viollier "Raymonde"

"Oh Dieu, pourquoi donc en mourant ne nous as-tu pas mués en dieux ! Ma trajectoire quand je m'éfforce de toute mon âme de la maintenir en droit ligne, si je me retourne elle ressemble à ces sillages laissés par les avions, dont le trait un instant précis, peu à peu se dissout, devient flou. Et tout est à refaire, tout s'efface, tout se ternit. Seigneur, donne moi un bout de ton crayon à la pointe si bien taillée, et guide ma main, que je fasse le portrait de ta création, que ce que j'écris te ressemble" Yves Viollier "Raymonde"



"Il va sans dire que la vie n'étant pas une bibliothèque rose elle ne respecte guère ces intentions édifiantes" François Nourissier in "Musée de l'homme"

mercredi 2 janvier 2008

L'invasion des sudistes

Fernandel et son Mentor RAIMU "la fille du puisatier"

"Quand je suis monté à Paris en 1928, explique Fernandel, c'était la grande invasion des Méridionaux. Si on avait mis sur les affiches, après le nom des vedettes d'où elles venaient, on aurait vu Max Dearly de Marseille, Poupon de Marseille, Andrée Turcy de Marseille (elle était plus forte que Damia), Treki de Marseille, un clown formidable et un musicien extraordinaire. Il arrivait en jouant de sa flûte, à la faire parler. Elle te racontait les histoires de Marius et d'Olive. Tramel de Toulon. Depuis un an déjà, le Théâtre de Paris faisant "bourré" tous les soirs : Raimu de Toulon, Charpin d'Aix en Provence, Alida Rouffe, Dulac et Henri Vilbert de Marseilley jouent "Marius" de Pagnol d'Aubagne. Et tous, sauf peut être Charpin, c'était la chanson qui les avait amenés sur les planches.


Il faut dire que pour la chanson, nous les gens du Midi, nous avons au départ un avantage considérable. Nous pro-non-çons-tous-teux-les-sy-la-bes. Nous-ar-ti-cu-lons !


Encore aujourd'hui écoute chanter Charles Trenet de Narbone, Yves Montand de Marseille ou Georges BRASSENS de Sète. Tu verras. Tu ne perdras pas un seul mot de leurs couplets. Essaie avec Johnny Halliday ou avec Eddy Mitchel ce n'est pas du tout la même chose !


Dans les années 30, chaque chanson- comique, sentimentale ou réaliste ça racontait une histoire. C'était une comédie, un vaudeville, un drame ou un mélo. Il ne fallait surtout pas qu'une phrase échappe au public.


En plus tu les chantais, ces chansons, dans de salles immenses. Le public populaire celui qui t'applaudit le plus fort, celui qui te fait partir la claque, celui qui te fait le succès était installés aux places les plus éloignées. Et surtout, il n'y avait pas de micro. Alors forcément cette diction parfaite que nous avons de naissance, nous autres les Méridionaux, c'était un cadeau du Bon Dieu.


Ces chansons,non seulement on les chantait, mais on les jouait. Alors, tout naturellement tu passais de la chanson au monologue puis au sketch (on disait une saynète) puis au vaudeville e pour finir à la comédie de Boulevard.


Jules (RAIMU) est même allé plus haut. Jusque chez Molière"







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