Yves Viollier "Raymonde"

"Oh Dieu, pourquoi donc en mourant ne nous as-tu pas mués en dieux ! Ma trajectoire quand je m'éfforce de toute mon âme de la maintenir en droit ligne, si je me retourne elle ressemble à ces sillages laissés par les avions, dont le trait un instant précis, peu à peu se dissout, devient flou. Et tout est à refaire, tout s'efface, tout se ternit. Seigneur, donne moi un bout de ton crayon à la pointe si bien taillée, et guide ma main, que je fasse le portrait de ta création, que ce que j'écris te ressemble" Yves Viollier "Raymonde"



"Il va sans dire que la vie n'étant pas une bibliothèque rose elle ne respecte guère ces intentions édifiantes" François Nourissier in "Musée de l'homme"

samedi 12 janvier 2008

JEAN RIVIERE



Jean Rivière : la richesse de l’œuvre de l’auteur de la Vie simple






« Recherches vendéennes » consacre un long dossier à Jean Rivière dans sa dernière livraison. Pas moins de 266 pages évoquent « l’écrivain-paysan » à travers la publication de témoignages et de textes inédits. C’est l’occasion de redécouvrir l’auteur de « La Vie simple », sa pensée et son œuvre.





L'écrivain paysan



« Jean Rivière ne tient pas aujourd’hui la place qu’il devrait tenir dans notre anthologie vendéenne. C’est la raison pour laquelle nous avons entrepris de rassembler dans “Recherches vendéennes”, un certain nombre de témoignages permettant d’approcher ce qu’était sa manière d’être et un ensemble de textes où s’exprime, dans une écriture souveraine, une pensée profondément originale. ».




C’est ainsi que Le Centre Vendéen de Recherches Historiques (CVRH) introduit le dossier consacré à cet auteur vendéen qui attira à lui, à Mouzeuil, parmi les plus grands esprits de notre temps. « Redécouvrir Jean Rivière, l’écrivain paysan » ; l’intitulé retenu ne satisfait pas entièrement Alain Gérard, directeur du CVRH, « car on ne peut pas limiter Jean Rivière à cette définition ». Le personnage de Jean Rivière est beaucoup plus riche, « Poète, mais pas simplement poète, philosophe, mais pas uniquement philosophe, métaphysicien, mais pas seulement métaphysicien, moraliste, mais pas seulement moraliste… » Le travail de la terre, la fatigue ont porté sa pensée.



Le choix de la vie paysanne



Malgré des études supérieures, Jean Rivière avait fait le choix de cultiver la terre. « Il a poussé ses études, après avoir obtenu ses bachots, jusqu’au Droit et aux Sciences politiques. Un séjour en Forêt Noire, après la dernière guerre, l’a mis en contact avec les grandes littératures étrangères.


Mais ce fils d’agriculteur, obéissant à une vocation impérieuse, s’est laissé peu à peu gagner par la terre… », ainsi le présentait son « mentor », Louis Chaigne, en 1969. Le biographe des grandes figures littéraires du XXe siècle, originaire de Talmont, avait « découvert » le jeune auteur en 1963, à travers ses « Lettres d’un jeune Vendéen à un jeune étranger » publiées dans la « Revue du Bas-Poitou ».


« Pour des écrits de débutants, ceux de Jean Rivière révèlent une maturité de pensée et une décision d’écriture qui permettent d’attendre avec confiance ses activités littéraires à venir », écrivit-il alors. Les deux hommes entretinrent une relation privilégiée jusqu’à la disparition de Louis Chaigne en 1973.


« La Vie Simple » valut à Jean Rivière le « Grand prix catholique de littérature » en 1970. L’ouvrage connut un immense succès. Le philosophe Gabriel Marcel en souligna l’importance. L’écrivain Gustave Thibon, s’enflamma après avoir lu le livre : « Je vous ai “senti” — et cela me dispense de chercher des mots pour vous dire l’émotion que vous avez fait naître en moi (…) Vos pages font le poids parce qu’elles expriment la lutte interminable de l’homme contre la pesanteur des choses ».


Jean Rivière ne cessa jamais d’écrire. Il excella dans la rédaction de préfaces de catalogues d’expositions de peintures contemporaines. L’art du peintre consistait selon lui à « soutenir une vision secrète et l’exprimer sans la profaner ». Il introduisit en particulier des ouvrages consacrés à Roger Ducrot et à Henry-Pierre Troussicot, deux importants peintres vendéens. Il composa de nombreux poèmes dont un certain nombre fut publié, notamment dans le recueil posthume « Les chemins du silence » et dont beaucoup sont repris dans « Recherches vendéennes ». Pour beaucoup, « Si Jean Yole fut le poète vendéen du premier vingtième siècle, Jean Rivière fut celui de la seconde partie de ce siècle. »


Né le 8 octobre 1926, Jean Rivière disparut le 1er juin 2002. « Profondément enraciné en Vendée du Sud, ouvert sur l’universel, ce philosophe exigeant a enrichi le patrimoine spirituel de la Vendée. La vie et l’œuvre de Jean Rivière seront une source d’inspiration pour les générations qui viennent. »

ARTICLE PROVENANT DU SITE DU CONSEIL GENERAL DE VENDEE





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