Yves Viollier "Raymonde"

"Oh Dieu, pourquoi donc en mourant ne nous as-tu pas mués en dieux ! Ma trajectoire quand je m'éfforce de toute mon âme de la maintenir en droit ligne, si je me retourne elle ressemble à ces sillages laissés par les avions, dont le trait un instant précis, peu à peu se dissout, devient flou. Et tout est à refaire, tout s'efface, tout se ternit. Seigneur, donne moi un bout de ton crayon à la pointe si bien taillée, et guide ma main, que je fasse le portrait de ta création, que ce que j'écris te ressemble" Yves Viollier "Raymonde"



"Il va sans dire que la vie n'étant pas une bibliothèque rose elle ne respecte guère ces intentions édifiantes" François Nourissier in "Musée de l'homme"

jeudi 24 janvier 2008

Alabama Song Gilles LEROY










Ce livre mérite largement son succès et aussi son Prix Goncourt...

Car se baser sur un personnage féminin ausi complexe que Zelda Fitzerald sans tomber dans la carricature ou dans le vulgaire voire même le larmoyant.. Pas si évident pour un écrivain masculin.

Il prétend que ce livre est une fiction mais tellement les recherches ont été poussées que l'on tombe nous lecteur dans le panneau de l'autobiographie. Cette double narration (celle du passé par Zelda et celle des évènements présents). Sauter des années 1920 à celles de 1940 sans qu'on perde le sens et le fil de l'histoire est en soi une prouesse d'écrivain, une rigueur de tous les instants...

A chaque page on imagine les décors de Gastby, la société...

Un bémol pourtant pour les afficionnados de Francis Scott Fitzerald, on y découvre un usurpateur, un mégalo, un mysogine de tous les instants qui v jusqu'à faire avorter Zelda... Un portrait loin des clichés élogieux que l'on en faisait du Génial auteur de "Tendre est la nuit"....
Ce livre m'a passionné et tenu en haleine du début à la fin. Même si on en connaissait la fin tragique de Zelda...
UN LIVRE PASSIONNANT Une sorte de césame pour connaître pourquoi pas Francis Scot Fitzerald et Zelda, leur vie trépidante, leur passion destructrice ainsi que leurs livres....
A lire si possible avec fond musical des Doors ou David Bowie pour Alabama Song évidemment...
Une courte biographie de ZELDA....Trouvée sur Internet

Zelda Fitzgerald, pionnière du «glamour trash»
Elle est au coeur d'«Alabama Song», qui vient de décrocher le Prix Goncourt. Zelda, épouse et complice de Francis Scott Fitzgerald, a créé le concept de célébrité médiatique et la façon de la monnayer. Et a posé dans les années 1920 les codes du genre, toujours en vigueur

Icône des années folles, Zelda Fitzgerald (1900-1948) le fut jusqu'à l'extrême. L'excès, l'insouciance, la frivolité furent sa marque de fabrique. Et le sens de la provocation, ce génie du scandale lucratif qu'elle a exploité avec son mari, son complice, l'écrivain Francis Scott Fitzgerald (1896-1940).

A sa façon, du zénith à la déchéance, cette fille rebelle d'une riche famille de Montgomery (Alabama), fit de sa vie publique la matrice originelle des «people» d'aujourd'hui.

Symbole du «Jazz Age», elle est ce qu'on appelle à l'époque une «Southern Belle», une «flappers», terme qui désigne alors les filles modernes, sexy et égocentriques. Ça se pavane «en cheveux», danse sur les tables jupes retroussées, dérive en décapotable, collectionne les aventures, boit comme un mec, et tète ostensiblement d'interminables porte-cigarettes à embouts dorés. Une bombe. De celles «avec qui l'on sort fou de fierté et avec qui l'on rentre fou de désir», écrit en connaisseur Gilles Leroy dans «Alabama Song», roman consacré à Zelda et qui vient de décrocher le Prix Goncourt. «Show me the way to the next whisky bar...»: la chanson de Kurt Weill (1900-1950), popularisée par les Doors, semble taillée pour Zelda et Scott.

L'aubaine des «journaux à scandale»Noceurs, alcooliques, mondains, doués, adulés, ils étaient l'aubaine des «journaux à scandale», avec qui ils jouèrent un jeu qui devait devenir la règle. Un journaliste a cette phrase superbe: «Scott fait des romans, Zelda fait sensation.» Elle en est consciente, elle le dit: «C'est nous qui avons inventé la célébrité et surtout son commerce.» Kate Moss et Pete Doherty, Lindsay Lohan, Britney Spears leur doivent beaucoup.

On ne compte plus le nombre de couvertures de magazines qui leur furent consacrées, au même titre que les stars hollywoodiennes de l'époque. Comme l'a résumé l'actrice Lillian Gish (1893-1993), «ils étaient les années 1920».

Pionniers du glamour trash, ils ont tout médiatisé: les cuites sordides au gin, les plongeons habillés dans les fontaines publiques, les suites dévastées (ils sont régulièrement expulsés des hôtels où ils s'abîment), la vie familiale et les déboires conjugaux étalés au grand jour (l'aventure de Zelda en 1924 sur la Côte d'Azur avec un bel aviateur français), les orgies «jet-set» au coeur de Manhattan ou dans ce Paris festif qu'a si bien décrit Hemingway (1899-1961), la coke branchée, le parfum des coucheries et les soupçons de bisexualité.

De Colette à Amy WinehouseEn amont, Zelda tient de Colette (1873-1954), première femme à défrayer la chronique en dansant et posant quasi nue dans les années 1910, vampirisée par son mari Willy, qui s'attribuait la paternité des «Claudine». Tout comme Scott pompait sans vergogne les idées, les manuscrits, certaines nouvelles, et enfin la vie privée de sa compagne. Sans Zelda, aucun des personnages féminins de «Gatsby le magnifique», «Les heureux et les damnés», ou «Tendre est la nuit» n'aurait cette noire séduction de qui danse au bord du vide. Son unique roman publié, «Accordez-moi cette valse» (1932), reflète cruellement le désenchantement qui la détruira.

En aval, elle peut se targuer d'une belle lignée d'héritières rongées par des existences trop tumultueuses: Carson McCullers, Ava Gardner, Nico, Françoise Sagan et sa fameuse «petite musique» poudrée. Amy Winehouse n'est pas loin non plus: qui sait si le titre «Rehab» aurait vu le jour sans cette mode des cliniques pour happy few déglingués, lancée par Scott (alcoolique) et Zelda (schizophrène). C'est dans l'incendie de l'une d'elles qu'elle meurt en 1948. Dévorée par ce feu qu'elle a entretenu comme nulle autre avant elle
in le matin on line























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