
Ce petit livre est une merveille et idéal pour apprendre à connaître l'Eternel Sacha GUITRY. On y trouve les multiples facettes de l'humour, du ton décalé du Maître.
On y trouve que l'itinéraire d'un enfant pas gâté mais qui profitera de toutes les ficelles que la vie lui fera en disposer jusqu'à sa fin.


Ce livre a été souvent l'objet d'adaptations autant diverses que nombreuses ! La première fut en 1936 avec Guitry dans le rôle titre... Et en 2006, Francis Huster a repris le rôle avec succès au théâtre....
Pour vous prouver l'universalité des propos de Sacha 2 passages bien d'actualité encore de nos jours :
Et dire qu'ils se croient riches ! La richesse, ce n'est pas ça. Être riche, encore une fois n'est pas avoir de l'argent - c'est en dépenser.
L'argent n'a de valeur que quand il sort de votre poche. Il n'en a pas quand il rentre. A quoi peut il servir quand vous l'avez sur vous ! Pour une pièce de cinq francs vaille cent sous, il faut la dépenser sinon sa valeur est fictive.
L'argent métal c'est magnifique. Une soupière d'argent ça vaut de l'or ! Mais qu'est ce que vaut une pièce d'or ? Un peu d'argent.
Quand un homme riche apprend que telle affaire qu'il vient de conclure lui rapportera deux cent mille francs, il n'en est digne, à mon avis, que si cette somme prend instantanément pour lui, son ses goûts, la forme d'un bijou pour la femme qu'il aime, d'un tableau qu'il désire ou d'une automobile.
Et je dois dire en outre que s'il n'y avait pas des gens trop riches, il y aurait à mon sens, bien plus de pauvres sur la terre.
Et, si j'étais le gouvernement, comme le dit ma concierge, c'est sur les signes extérieurs de feinte pauvreté que je taxerai impitoyablement les personnes qui ne dépensent pas leurs revenus.
Je sais des gens qui possèdent sept ou huit cent mille livres de rentes qui n'en dépensent que le quart. Je les considère d'abord comme des imbéciles e un peu comme des malhonnêtes gens aussi. Le chèque sans provision est une opération bancaire prévue au Code d'instruction criminelle et c'est justice qu'il soit sévèrement puni. Je serai volontiers partisan d'une identique sévérité à l'égard des provisions sans chèques; l'homme qui thésaurise brise la cadence de la vie en interrompant la circulation monétaire. Il n'en a pas le droit.
Pas mal en plein discussion sur le pouvoir d'achat hein !!!!
S'il me fallait donner quelques conseils à un homme nouvellement élu Parisien, je lui dirais ceci : " Tu as été élu ? Parfait. Maintenant, attention _ pas de gaffes ! Le jour où tu as été élu, quel chapeau avais tu ? Celui là ? Bien. Mets le. Il est vieux dis tu ? Ça ne fait rien. Mets le. Tu avais cette cravate ridicule ? Tant pis , garde la. Il ne faut plus jamais que tu en chantages. Ceci est presque plus important que tout. Fais toi refaire ce chapeau, fais toi refaire cette cravate, , prends modèle sur toi même - et prends modèle aussi sur ceux qui en sont depuis trente ans. Que ta silhouette soit toujours la même, car il faut qu'on puisse te reconnaître de loin. Ta tête se fera petit à petit - c'est l'affaire d'un an ou deux. Quand elle sera faite , on la fera. C'est à dire qu'on fera sa caricature. Il faudra t'y conformer. C'est essentiel. Si l'on te fait un peu voûté, reste voûté. Ne grossis pas. Ne maigris pas. N'embête surtout pas les dessinateurs ! Ils ne te feraient plus. Mais la mode, dis tu ? Là, j te mets tout de suite en garde. Lance la si tu peux, mais ne la suis jamais. Tu ne dois pas être à la mode. Le vrai Parisien, c'est celui qui est en retard de 15 jours sur elle - ou en avance de quinze jours. Tu aurais l'air d'un provincial si tu suivais la mode. Voilà pour la façade. Le reste est moins facile. Au sujet de ta vie privée, on doit savoir de toi des choses assurément. Mais il n'es pas mauvais qu'elles soient imprécises. Il faut qu'on te croie marié si tu ne l'es pas - et divorcé si tu es marié. On ne doit connaître le nom de tes maîtresses que lorsque tu t'en es séparé. Il faut que tu aies l'air de cacher quelque chose, afin qu'une légende se crée autour de toi. Ainsi, sur ta fortune, il s bon que les avis soient partagés - et si tu peux laisser supposer que Napoléon III a été l'amant e ta grand mère ce sera excellent. Aux allusions qui t'y seront faits tu souriras. D'ailleurs, en principe, n'avoue jamais rien - et tout ce qu'on dira de toi finira par être vrai - et tu finiras par le croire toi même. Dans la conversation, sois optimiste, indulgent, paradoxal et cruel. Si tu as de l'esprit, sois féroce, impitoyable. Un "mot" c'est sacré. Tu dois le faire contre ta soeur, contre ta femme, s'il le faut - pourvu que le mot soit drôle. On n'a pas le droit de garder pour soi un mot drôle. Il y a des mots mortels. tant pis ! Les mot qui sont mortels font vivre du moins ceux qui les font. Être de Par cela nourrit son homme - et tu en vivras. Je peux même t'assurer que tu en mourras ton chapeau sur la tête et ta cravate au cou.
VASTE PROGRAMME mais de plus près cela ne vous rappelle t'il personne un certain Nicolas S.....
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