Yves Viollier "Raymonde"

"Oh Dieu, pourquoi donc en mourant ne nous as-tu pas mués en dieux ! Ma trajectoire quand je m'éfforce de toute mon âme de la maintenir en droit ligne, si je me retourne elle ressemble à ces sillages laissés par les avions, dont le trait un instant précis, peu à peu se dissout, devient flou. Et tout est à refaire, tout s'efface, tout se ternit. Seigneur, donne moi un bout de ton crayon à la pointe si bien taillée, et guide ma main, que je fasse le portrait de ta création, que ce que j'écris te ressemble" Yves Viollier "Raymonde"



"Il va sans dire que la vie n'étant pas une bibliothèque rose elle ne respecte guère ces intentions édifiantes" François Nourissier in "Musée de l'homme"

samedi 24 avril 2010

MELANCOLIE VENDEENNE....


La Mélancolie Française et sa petite soeur La Mélancolie Vendéenne

Après midi lecture auprès du château de Commequiers... Pendant que le second était à son championnat de foot... 

Douceur, calme sérénité étaient les maître mots de ce coin. Quel délice de me plonger dans la "Mélancolie Française" dans ce lieu chargé d'histoire ! Un château médiéval, un livre d'essai sur l'histoire française, son passé et éventuellement les pistes de réflexions pour l'avenir... Ces pièces du puzzle improvisé m'a fait penser à un texte de François Villon (à ne pas confondre avec Fillon j'aime à préciser). Le texte qui me venait en tête était "la ballade contre les ennemis de la France" et il me tardait de retrouver mes livres pour en retrouver le vrai texte...

Je suis sûre que cela amusera Eric Zemmour  ce petit clin d'oeil historique...

Ballade contre les ennemis de la France

Rencontré soit de bêtes feu jetant
Que Jason vit, quérant la Toison d'or ;
Ou transmué d'homme en bête sept ans
Ainsi que fut Nabugodonosor ;
Ou perte il ait et guerre aussi vilaine
Que les Troyens pour la prise d'Hélène ;
Ou avalé soit avec Tantalus
Et Proserpine aux infernaux palus ;
Ou plus que Job soit en grieve souffrance,
Tenant prison en la tour Dedalus,
Qui mal voudroit au royaume de France !

Quatre mois soit en un vivier chantant,
La tête au fond, ainsi que le butor ;
Ou au grand Turc vendu deniers comptants,
Pour être mis au harnais comme un tor ;
Ou trente ans soit, comme la Magdelaine,
Sans drap vêtir de linge ne de laine ;
Ou soit noyé comme fut Narcissus,
Ou aux cheveux, comme Absalon, pendus,
Ou, comme fut Judas, par Despérance ;
Ou puist périr comme Simon Magus,
Qui mal voudroit au royaume de France !

D'Octovien puist revenir le temps :
C'est qu'on lui coule au ventre son trésor ;
Ou qu'il soit mis entre meules flottant
En un moulin, comme fut saint Victor ;
Ou transglouti en la mer, sans haleine,
Pis que Jonas ou corps de la baleine ;
Ou soit banni de la clarté Phébus,
Des biens Juno et du soulas Vénus,
Et du dieu Mars soit pugni à outrance,
Ainsi que fut roi Sardanapalus,
Qui mal voudroit au royaume de France !

Prince, porté soit des serfs Eolus
En la forêt où domine Glaucus,
Ou privé soit de paix et d'espérance :
Car digne n'est de posséder vertus,
Qui mal voudroit au royaume de France !

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