Autant je n'avais pas tellement aimé le biopic de Sagan autant que Sylvie Testud m'a émue aux larmes dans le rôle de Louise Michel. Film passé sur France 3 samedi, (j'en ai loupé une partie des Victoires de la Musique). Elle nous l'a ressucitée avec justesse. Cette femme avant gardiste, en avance sur toutes les idées (et même encore en avance en comparaison avec les pseudos féministes actuelles. Les chiennes de gardes devraient en réviser leurs classiques). Physiquement, c'est elle. Délicate mais pas fragile. Pas laide, pas belle non plus mais cette force qui a fait la marque de fabrique de l'anarchiste. Cette force qui a fait fondre le plus retord de tous. Clémenceau. Elle a été sa chère amie, il a été toujours présent pour elle. Une singulière amitié dans ce monde troublé d'attentats, d'instabilités politique (pas encore de guerre car elle décède le 9 janvier 1905. Une coïncidence, le jour de son inhumation débute les évènements à St Petersbourg qui se révèleront un début de révolution qu'elle a tant désiré pour ce pays. le 22 janvier).
Elle était en avance dans tous les domaines. Ecologie, elle se passionnait pour les plantes. Condition de la femme, véritable passionnaria de la condition des femmes, ira jusqu'à se refuser une vie sentimentale pour ne pas être sous le joug d'un homme. Une clairvoyance politique, elle avait prédit les problèmes en Nouvelle Calédonie avec les Kanacs. Une géopoliticienne hors pair.... Un courage époustouflant...Comme le dit Ragon dans son excellent livre "George et Louise"... Il brosse ce portrait "Ce qu'elle a toujours été, ce qu'elle sera toujours, à la fois pétroleuse dans ses écrits et ses discours, bonne soeur dans ses actes"
Je regrette néanmoins que ce film s'arrête qu'à la première partie de sa vie, lors de l'annonce de son amnistie générale (en fait à ce moment là, dans ce film, Louise est déportée en Nouvelle Calédonie) le 22 janvier 1880. La seconde partie est tout autant formidable à découvrir. Le destin d'une icône à travers les temps troublés pour la France. Mais il aurait fallu peut être une autre soirée pour ceci.... Mais j'encourage tous ceux que cela interresse d'aller se procurer soit, ses mémoires et aussi en format poche le livre de Michel Ragon "Georges et Louise"... Par contre je regrette que Clémenceau ait brulé, au soir de sa vie, les lettres que Louise lui ait adressé... Seules deux lettes qu'il ait écrites à la passionnaria ont pu "miraculeusement" resté intactes. Dommage....
Ce livre est un merveilleux livre d'histoire avec une des plus belles plumes vendéennes. Michel Ragon... Qui a dù se régaler d'avoir écrit ce livre car tout ce qui lui passionne est réuni en un seul livre. L'histoire d'un vendéen, Clémenceau. L'histoire de l'anarchie... Deux destins qui s'entrecroisent (comme Jeanne d'Arc et Gilles de Rais). Vraiment un très beau livre à avoir dans sa bibliothèque. Une vraie leçon de courage politique.
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