Yves Viollier "Raymonde"

"Oh Dieu, pourquoi donc en mourant ne nous as-tu pas mués en dieux ! Ma trajectoire quand je m'éfforce de toute mon âme de la maintenir en droit ligne, si je me retourne elle ressemble à ces sillages laissés par les avions, dont le trait un instant précis, peu à peu se dissout, devient flou. Et tout est à refaire, tout s'efface, tout se ternit. Seigneur, donne moi un bout de ton crayon à la pointe si bien taillée, et guide ma main, que je fasse le portrait de ta création, que ce que j'écris te ressemble" Yves Viollier "Raymonde"



"Il va sans dire que la vie n'étant pas une bibliothèque rose elle ne respecte guère ces intentions édifiantes" François Nourissier in "Musée de l'homme"

samedi 2 janvier 2010

"L'autre vie de Brian" Graham Parker....



"Quel genre de salade Sasquatch, tu me sors Steed ? Mène moi sur un autre bateau, sur celui-ci il y a un chanteur de rock en danger !" Brian Porker....




Résumé : Brian Porker est une légende de rock... en déclin. Il pourrait avoir une vie facile sous le soleil de Californie, aux côtés de son fils et de sa jeune femme. Lézarder, vivre la dolce vità... Mais catastrophe, les caisses sont vides et il faut qu'il se bouge pour les remplir. Pas facile de se remettre en route quand on est vieillissant et que la majeure partie de sa carrière appartient au passé. Mais heureusement, Steed, le producteur (plutôt véreux) lui trouve l'idée de génie... A près lui avoir fait bâcler son dernier disque, il lui ordonne de repartir en tournée... Tout d'abord en Suède... Pas mal comme tournée mais s'il n'y avait pas cette secte de fanatiques qui le prennent pour la réincarnation de leur Dieu... Puis la Tasmanie et cerise sur le gâteau non loin du Cercle Polaire... Brian se trouvera dans des situations improbables, découvreur d'une tribu inconnue alors des anthropologues (au fin fond de la Tasmanie), puis il se retrouvera poursuivi par de riches collectionneurs d'animaux ... En fait il découvre tout un trafic d'espèces d'animaux rares sans le faire exprès... Graham n'est pas au bout de ses surprises.




Et nous non plus... Ce livre est une véritable bombe. Un véritable feu d'artifices même. C'est en fait une cinglante critique du monde des rocks stars vieillissantes. Les producteurs véreux, l'organisation des tournées plus que hasardeuse. Bref, rien de très réjouissants. Graham, en fait a écrit ce livre pour rire de l'hypocrisie du monde du spectacle. Tout le monde en prend pour son grade, les fans qui se disent de la première heure, l'amateurisme de certains musiciens et des ingénieurs du son. Le trafic de drogues, un vrai marché à ciel ouvert ou s'acheter de la drogue devient un geste banal. L'alcool qui coule à flot. Certes ces clichés, vous allez me dire, on le savait, rien de neuf... Ce qui est neuf c'est que Graham connaît bien ce monde car lui même étant une icône du Rock, il a pu faire cette prouesse : décrire le monde du rock dans une histoire totalement fantaisiste sans tomber dans le piège de la caricature.




Je trouve qu'Eric Naulleau a un certain courage en faisant paraître via sa maison d'édition ce roman. Certes, il peut me répondre pas son admiration sans bornes pour le personnage Graham... Mais quand même, ou l'on trouve des propos assez durs sur George Michael (plutôt sur son homosexualité), des descriptions des personnages limite infamantes (pour ceux qui n'ont pas d'humour), des vannes sur le rap (que Zemmour adorerait), ces abrutis de français fans de Jerry Lewis (Mince Graham ! J'adore Jerry Lewis !) et surtout sur ces jeunes qui s'approprient l'ancienne musique sans rien y comprendre comme le ska par exemple. Je suis même étonnée qu'il n'y ait pas eu buzz ou plus de protestations. Ce livre est un bienfait en cette période où pour être tendance, il faut lire des bluettes, limites romans à l'eau de rose. Où le politiquement correct détruit toute envie de provoquer, et étouffe la liberté de penser et de créer.




Je ne vous en dis pas plus long. Ce livre est un chef d'oeuvre d'humour noir... Je l'ai lu en même temps que tombaient les dépêches sur l'état de santé de Johnny Hallyday;.. Cela en a donné un relief supplémentaire. Steed me faisait tellement penser à l'hyperactif JC Camus.




J'ai été navrée quand je suis arrivée à la dernière page. Je ne me suis pas ennuyée une seconde en lisant ce petit pavé de 400 pages... Je rêve d'un second tome... Et si Steed rencontrait JC Camus... Pas mal non plus ?



Cela va en faire revenir des souvenirs à ceux qui apprécient Graham dans les années 80... Le son n'est pas trop bon dommage !

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