Yves Viollier "Raymonde"

"Oh Dieu, pourquoi donc en mourant ne nous as-tu pas mués en dieux ! Ma trajectoire quand je m'éfforce de toute mon âme de la maintenir en droit ligne, si je me retourne elle ressemble à ces sillages laissés par les avions, dont le trait un instant précis, peu à peu se dissout, devient flou. Et tout est à refaire, tout s'efface, tout se ternit. Seigneur, donne moi un bout de ton crayon à la pointe si bien taillée, et guide ma main, que je fasse le portrait de ta création, que ce que j'écris te ressemble" Yves Viollier "Raymonde"



"Il va sans dire que la vie n'étant pas une bibliothèque rose elle ne respecte guère ces intentions édifiantes" François Nourissier in "Musée de l'homme"

vendredi 11 décembre 2009

LA NEB A COGNAC.....


Du journal Sud Ouest ce jour.... (photo de mes archives)

DÉDICACE. Viollier, Soumy et Michelet seront demain à la maison de la presse. Cognac, le pèlerinage

Les mousquetaires de Brive, vingt ans après...


On a, des décennies durant, parlé de « l'école de Brive ». En fait, un groupe d'écrivains né grâce et autour d'un drôle de bonhomme du nom de Jacques Peuchmaurd, « Peuch » pour les intimes.

Cet individu extrêmement fréquentable a passé sa vie le nez plongé dans des bouquins, pour remplir son rôle de critique littéraire d'abord, d'auteur ensuite, mais surtout, de lien entre l'écrivain et l'éditeur. « Peuch » à qui, un jour, une jeune femme a balancé un manuscrit, lui disant d'en faire ce qu'il voulait. Il l'a lu avant de conseiller à la jeune Françoise Sagan de reprendre plusieurs passages de ce qui allait devenir « Bonjour tristesse ».

Peyramaure puis Michelet...

Devenu le bras droit de Robert Laffont, Jacques Peuchmaurd a eu le pif pour sentir monter chez les lecteurs l'appétit de ce qu'on a appelé les « romans du terroir ».

Lui, le fils d'un boucher corrézien, est allé chercher dans ses racines les auteurs capables d'apporter de belles histoires souvent ancrées dans la réalité paysanne. Il a d'abord frappé à la porte de Michel Peyramaure, lequel a amené dans sa besace un certain Claude Michelet. Puis petit à petit, la bande s'est agrandie avec Christian Signol, Denis Tillinac jusqu'au jour où un Vendéen, Yves Viollier, a intégré l'équipe avant le Creusois, Jean-Guy Soumy. Que des hommes ? Sûrement pas : Colette Laussac, charmante, est arrivée, de même que Martine Marie-Muller, preuve que « Peuch » n'était absolument pas contre les rousses, bien au contraire.

Toute cette bande a beaucoup écrit, rencontré de gros succès de librairie, Michelet tutoyant les sommets avec sa saga des Vialhe commencée avec « Des grives aux loups ».

Une bande avant tout liée par une solide amitié. Elle a pris l'habitude de s'offrir des virées dès que l'occasion se présentait. Ce fut le cas voilà... dix-sept ans, dans le Cognaçais précisément, lors de la sortie d'un superbe roman de Viollier, « Les pêches de vigne », racontant le rêve de Vendéens quittant leur sol après la guerre de 14 pour s'installer dans l'eldorado du cognac.

Une histoire qu'Yves Viollier n'a pas eu de peine à écrire puisqu'il connaît par coeur les deux morceaux de la chaîne. D'un côté sa terre de naissance, de l'autre celle où il a pris femme, à savoir Angeac-Charente, le pays de Marie-Claire, son épouse. Angeac où il suffit de passer les ponts !

À l'époque, avec la complicité de « Sud-Ouest », de Rémy-Martin, des maires de Cognac et de Jarnac, le week-end avait été rude... et tous les participants s'en souviennent...

Depuis, « Peuch », toujours jeune homme... à 86 ans, a pris sa retraite, Peyramaure, un an de mieux, ne se déplace plus, le label « école de Brive » longtemps imposé sur les livres n'existe plus.

Restent quatre inséparables, Claude Michelet, Gilbert Bordes, Jean-Guy Soumy et Yves Viollier qui ont mis sur pied « la nouvelle école de Brive ». Pour se retrouver, avoir le plaisir d'être ensemble et de partir bras dessus, bras dessous, à la rencontre de leurs lecteurs.

Bordes sera absent demain, mais les trois autres seront à Cognac (maison de la presse, à partir de 15 heures) avec une vraie émotion.

« Presque un pèlerinage. Le souvenir d'un grand moment de bonheur » nous a confié Viollier, persuadé qu'en Charente, quelle que soit la saison, les pêches de vigne sont toujours dans l'arbre, à la disposition de ceux qui veulent bien les cueillir...



Si vous êtes dans le coin, n'hésitez pas à aller à leur rencontre, vous ne le regretterez pas...

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