Yves Viollier "Raymonde"

"Oh Dieu, pourquoi donc en mourant ne nous as-tu pas mués en dieux ! Ma trajectoire quand je m'éfforce de toute mon âme de la maintenir en droit ligne, si je me retourne elle ressemble à ces sillages laissés par les avions, dont le trait un instant précis, peu à peu se dissout, devient flou. Et tout est à refaire, tout s'efface, tout se ternit. Seigneur, donne moi un bout de ton crayon à la pointe si bien taillée, et guide ma main, que je fasse le portrait de ta création, que ce que j'écris te ressemble" Yves Viollier "Raymonde"



"Il va sans dire que la vie n'étant pas une bibliothèque rose elle ne respecte guère ces intentions édifiantes" François Nourissier in "Musée de l'homme"

dimanche 25 octobre 2009

"L'élégance du maigrichon" Pascal Fioretto


Avec cette rentrée littéraire ou il y a trop de livres qui paraissent d'un coup. Impossible donc pour le lecteur de se frayer un chemin entre la fausse littérature et la vraie. Pauvres libraires ! Entre les pipolades, les livres "tendances" et les vrais comment faire ? Je trouve navrant que les librairies ressemblent à s'y méprendre aux étals de supermarchés. Que ces libraires fassent la promo de la sous littérature, celles qui marchent au niveau commerciale mais qui sont navrantes de qualité. Oh je vous entend d'ici, l'argent, toujours l'argent. Cet argent qui fait faire n'importe quoi. Pourquoi les libraires portent aux nues une certaine De Rosnay, sachant que ses livres sont toujours les mêmes. Comme Kennedy, Levy, Musso, Gavalda. Pas besoin de sortir d'une fac de lettres pour comprendre que ces livres sont très bas au niveau littéraire. Bon ça fout une balle dans le pied des fameuses collections "Harlequin" que la ménagère de moins de cinquante ans ou la pintade citadine achètaient. Elles se croient cultivées ces femmes, alors qu'elles sont pour moi des cucultivées.

Et je ne comprends toujours pas l'engouement des libraires, et cela me navre. Les librairies devraient être lieux de découvertes et non pas des succursales d'hypermarché.

Heureusement qu'il y a quand même quatres personnages qui comptent dans le milieu littéraire.

Le premier est Yves Viollier. Il est resté le prof, le conseiller en bonnes lectures, jamais il s'est planté. Je lui serai toujours reconnaissante de m'avoir fait lire Collum Mc Cann... Franchement, si vous pouvez lire en podcast "Le livre de la semaine" sur RCF Vendée sur votre ordi ou mieux sur votre autoradio le vendredi à 7 h 30 et si en plus vous êtes lecteur de la Vie vous aurez ses critiques sincères et bien posées.

Le second est Frédéric Beigbeder. Dans le Cercle ou dans diverses émission, il a su par son charisme évident ouvrir pas mal d'horizons aux jeunes, il est suivit par toute une jeunesse ou des gens de sa génération (dont je suis). Il a vécu les mêmes désillusions, a la même vision sur la littérature. On a l'impression d'avoir le bon copain littéraire qui conseille tel ou tel livre. Et qui n'hésite pas non plus à fracasser le mauvais livre. De ce point de vue, il est un peut comme Eric Naulleau. Ah mon dieu ! Si ces deux la pouvaient s'entendre ! Au lieu de s'entre déchirer inutilement, de s'envoyer des vannes ou la mauvaise presse s'en fait des choux gras, de canaliser toutes leurs forces, leurs intelligences pour la bonne cause : la sauvegarde de la littérature, la découverte de la perle rare. Ils feraient du bon boulot. Mais j'ai espoir, Fred est encore un peu fragile encore, il faudrait le livre qui le consolidera celui qui est devenu, il sera fort et sera capable de tout entendre. Cela sera bénéfique je pense. Il est vrai qu'il faut un grand courage, après avoir reçu une mauvaise critique ou une mauvaise note d'aller voir pourquoi de cette notation et de prendre note de ce qu'on vous reproche. Les mauvaises critiques sont parfois destabilisantes, mais si on isole leurs fondements, cela fait progresser "Les cons aiment à être flattés et les intelligents à être critiqués"

Le troisième : Eric NAULLEAU (je devrais rajouter Eric ZEMMOUR avec). Eric n'est pas le snippeur sans coeur qu'on veuille bien lui faire passer. Il est juste, il a son regard d'éditeur. Implacable certes, mais juste. Il ne s'est jamais attaqué aux écrivains mais à leurs livres. Nuance donc. Que voulez vous, les people, certains écrivains se comportent souvent comme des stars inaccessibles, parfaites qui ne font que des choses sublimes. L'important c'est la brosse à reluire. Ces gens là qui poussent l'hypocrisie d'aller dans l'émission de Laurent Ruquier rien que pour le buzz. Ils savent que leurs livres seront critiqués, il suffira de prendre la pose du martyre rien pour faire passer les deux Eric de "Salauds" et soi même de pauvre victime. Leurs fans alimenteront le buzz par leurs commentaires en soutenant leur idole tout en ne sachant pas qu'ils sont manipulés par elle-même. Annie LEMOINE, Francis LALANNE l'avaient bien compris ainsi. Tout comme "l'excellente" BUCCOLINI. Puis ce n'est pas la peine de parler du livre de chevet, l'incontournable "Jourde et Naulleau" qui devient de plus en plus un ouvrage de référence.

La quatrième personne est Pascal Fioretto. Le roi du Pastiche. Comment se foutre de la gueule d'un écrivain ? Un humoriste comme Canteloup que je vénère, imitera la pose, les tics de ces gens. Pascal, lui, prendra à son compte leurs tics littéraires. En reprenant leurs styles. Et croyez moi, ce n'est pas évident pour ne pas tomber dans la simple caricature basique. Avec "L'élégance du maigrichon", il a décidé comme un tome 2 de "Et si c'était niais" de s'attaquer à Barbery (devenue Muriel Burbery)la nouvelle icone de la ménagère de moins de cinquante ans qui se croit cultivée , Guillaume Musso (Guillaume Muzo, un petit clin d'oeil aux fameuses fautes syntaxiques de l'auteur), le cultissime Christian Pignol (qui remplace Christian Signol) rien que pour ce pastiche, le livre vaut le détour... Une Katherine Plancol qui est dépassée par son style faussement chébran euh je voulais dire branché. Le monumental Zig Larsen traduit par le solide logiciel de traduction "speedtraduck.fr ! Milliardium Tome 4 (allusion au fameux dernier manuscrit non encore paru de la trilogie. Millenium. Manuscrit mysterieux car on ne sait vraiment pas s'il existe ou si c'est une sorte de pub mensongère pour alimenter le buzz et les ventes de ces romans. Scoop ! Avec ce passage, vous saurez monter impeccablement une armoire avec les dessins dignes d'un formulaire de montage d'IKEA. Petit clin d'oeil à Naulleau me tromperais-je. (Souvenez vous du face à face Naulleau/Beyala) ? Puis Pascal s'est déchainer avec les pastiches de Eric-Emmanuel Schmitt, en mélangeant les titres de deux de ses livres. Du grand Art.

Comme c'est la crise, foncez acheter ce livre. Vous en aurez tout votre compte. Non seulement dans les dîners mondains ou pour épater les copains, vous pourrez faire croire que vous avez lu tous les livres de ces auteurs pastichés et en plus vous aurez à chaque page une envie de rire. Et par les temps qui courent, ce n'est pas Superflu. Le tout pour un seul livre !

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