Yves Viollier "Raymonde"

"Oh Dieu, pourquoi donc en mourant ne nous as-tu pas mués en dieux ! Ma trajectoire quand je m'éfforce de toute mon âme de la maintenir en droit ligne, si je me retourne elle ressemble à ces sillages laissés par les avions, dont le trait un instant précis, peu à peu se dissout, devient flou. Et tout est à refaire, tout s'efface, tout se ternit. Seigneur, donne moi un bout de ton crayon à la pointe si bien taillée, et guide ma main, que je fasse le portrait de ta création, que ce que j'écris te ressemble" Yves Viollier "Raymonde"



"Il va sans dire que la vie n'étant pas une bibliothèque rose elle ne respecte guère ces intentions édifiantes" François Nourissier in "Musée de l'homme"

samedi 5 septembre 2009

Mon avis sur "Aide-toi, le ciel..." Yves Viollier


Bon, je ne vous raconte pas l'histoire, vous en avez lu le résumé dans mon blog, si vous êtes des habitués.



Yves Viollier nous a écrit un livre pas surprenant dans la mesure que j'en sais capable d'écrire de si beaux livres mais interressant par sa façon de poser la question sur la place de nos engagements dans nos vies quotidiennes et familliales. Ce qui m'a subjuguée c'est le ton direct de l'auteur. Finies les approches en délicatesse (comme dans "La mère"), les petits portraits que je compare souvent à Milcendeau. Ces touches de peinture (mots pour l'écrivain) pour décrire les situations, les paysages... Yves a troqué son pinceau pour un appareil numérique. Les dialogues sont hyper-réalistes. Ces jeunes qu'Yves connaît si bien grâce à son métier d'enseignant. J'en perçois même une sorte de pincement au "double coeur" de l'auteur. Cette promiscuité avec eux, devait le passionner tellement. C'est une sorte d'hommage à cette jeunesse qui ne se résigne pas, qui se bat pacifiquement avec ses moyens soit par la JOC ou autres associations ou tout simplement l'école. Un bémol cependant, la boutade sur le SEGPA (j'ai eu un peu mal parce que concernée)... Mais tellement entendue !



Cette question sur la place de l'engagement peut être étendue par la place et les violences muettes faites aux femmes ! (largement évoquée dans le dernier film de Chiara Maïostrianni : Non ma fille tu n'iras pas danser) On veut des femmes émmancipées, indépendantes financièrement et à la fois des mères attentives et parfaites pour leurs progénitures. On repproche à celles qui travaillent de délaisser des enfants et celles qui restent à la maison d'être des femmes soumises et dépendantes... De toutes les manières dont on tourne la question, la réponse idéale à ce problème n'est pas évidente. L'engagement peut être aussi un métier que l'on fait par vocation.



Mais j'ai un préssentiment que seul l'auteur me contradira ou pas : Et si Marie c'était lui même. Et s'il faisait passer ses propres interrogations sur ses propres engagements ? Il arrive souvent qu'un auteur utilise des personnages fictifs pour essayer de répondre à des questions qu'il se pose ! J'ai eu cette sensation durant tout la lecture de ce livre. Et ce sentiment a été confirmé par les remerciements de l'auteur à ses personnages à la fin du livre. Comme Yves Viollier est quelqu'un de pudique mes questions resteront sans doute sans réponses....




Ce qui me fait rappeler aussi au coup de gueule d'Yves et de Claude Michelet de la Nouvelle Ecole de Brive (que je vous avais relaté il y a quelques mois). Yves détestait qu'on l'estampille "Auteur de terroir", avec ce dernier livre il a prouvé qu'il était un auteur libre et aux sujets universels. Il l'avait déjà prouvé avec "les soeurs Robin", "La mère" Pour ne citer que ces romans. La fin de "Aide-toi, le ciel..." me fait penser aux fins des romans de Jean Guy Soumy. Cette façon de nous faire entrevoir la possibilité d'une suite, d'un nouveau tome !



Ce livre déroutera sans doute les lecteurs de la première heure de "Monsieur Yves" comme ils l'appellent. Mais en surprendra bien d'autres et même ceux qui ne connaissent pas l'auteur. Pour ces derniers donc, je conseillerai de débuter leur découverte de l'univers "Viollierien" par ce livre.

Dans mon classement de préférence dans les livres d'Yves Viollier, il serait en seconde position (la première étant pour "la chanson de Molly Malone")

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Merci Sabine, je ne vais pas attendre le prochai nsalon où je croiserai Yves pour le lire... Par contre, je pense que tu devrais mettre les EAN quand tu commentes des livres, ça éviterait juste d'aller les chercher. Remarque, quand je commande, en librairie, bien sûr, ils trouvent tout avec le titre ou l'auteur...

Bien à toi, bonjour à ton président si tu le vois LOL (tu te souviens, tu sais de quoi je parle ?)

Chrisotphe

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