Yves Viollier "Raymonde"

"Oh Dieu, pourquoi donc en mourant ne nous as-tu pas mués en dieux ! Ma trajectoire quand je m'éfforce de toute mon âme de la maintenir en droit ligne, si je me retourne elle ressemble à ces sillages laissés par les avions, dont le trait un instant précis, peu à peu se dissout, devient flou. Et tout est à refaire, tout s'efface, tout se ternit. Seigneur, donne moi un bout de ton crayon à la pointe si bien taillée, et guide ma main, que je fasse le portrait de ta création, que ce que j'écris te ressemble" Yves Viollier "Raymonde"



"Il va sans dire que la vie n'étant pas une bibliothèque rose elle ne respecte guère ces intentions édifiantes" François Nourissier in "Musée de l'homme"

jeudi 23 avril 2009

Les zumeurs de Sab : Non je ne lirai pas le dernier Patrick Sébastien !

Lundi, comme d'habitude, je suis allée flâner dans la maison de presse de Challans pour tâter le pouls des ventes ou des non ventes des livres et de l'édition musicale. Je déambulais donc parmi les nouveautés et j'en suis affligée. Affligée n'est pas le mot faible bien au contraire. La littérature devrait être le lieu de toutes les provocations, de libertés, d'invention. Cela n'en est rien ! Que vois-je ? Des biographies de mères de people en avalanche. Sébastien, Davant, Huster, Laborde rien que pour citer qu'eux. Tout à coup les écrivains découvrent qu'ils ont une mère formidable, exceptionnelle, touchante… Trop cool l'intention de leur rendre hommage ! Mais franchement, je ressens un malaise, un sentiment vague que le lecteur se fait escroquer (financièrement et sentimentalement !). Surtout que le calendrier est la pour le prouver. Actuellement, c'est le printemps ! et qui dit printemps dit mois de mai et le mois de mai est le mois de la fête des mères. Vous voyez ou je veux en venir ! Non ! A la Saint Valentin, on offre des histoires sentimentales à la guimauve rose ou pour les plus entreprenants des livres érotiques (si ! si ! L'amant de Lady Chaterley par exemple ! Sacrés hypocrites va !). A Noël, des histoires de Père Noël ou de bons sentiments. Il fallait bien trouver le filon pour faire vendre pour la fête des Mères, fête évidemment commerciale avant tout (car comme le dit la maxime : ceux qui attendent les grandes occasions pour exprimer leur tendresse ne savent pas aimer !), les maisons d'éditions n'ont pas trouvé mieux que de publier des histoires de mères de people. Attention ! Il faut certaines conditions :

  • Des people biens en vue ! Pas des ringards, des gens que tout le monde croise sur leur télé !
  • Des histoires à faire pleurer dans les chaumières. Des mères courages, victimes si possible, des tragédiennes. Si elle est morte, cela sera du bonus… pour le côté émotionnel.
  • Une prose qui ressemble à de la sincérité, le genre hommage à ma maman chérie qui lui manque etc… Oh maman je ne t'ai jamais dit que je t'aimais mais je t'aimais tellement… Vous voyez le truc.
  • Et le fin du fin faire paraître le livre en mars, avril mieux mai !!! Cadeau idéal pour la fête des mères. Si en plus on a l'idée lumineuse de faire paraître en même temps l'audio livre du ledit bouquin on touche le jackpot ! Car ce genre de gadget c'est formidable pour les mamies et les papis qui adoraient lire mais qui ne peuvent plus le faire car la vue baisse inexorablement. Cela permet de s'ouvrir aux nouveautés. Souvent ces cds sont très bien faits….


Mine de rien quel beau calcul quand même ! Si en plus les critiques, les journaux tombent dans le panneau du sentimentalisme. C'est tout bénéfice ! Et c'est avec la même chose qu'avec certains phénomènes littéraires ! Les gens englués par les nouvelles de la Crise ont besoin de tendresse, de cocooning, de ressourcement se tournent donc vers ce genre de « littérature ». Le politiquement correct fait le reste !

Ah tous ces bons sentiments me font regretter la Folcoche de Bazin, la Matouze d'Eveline Thomer … Toutes ces mères catastrophiques qui existent pourtant… L'hommage de Nicolas Sirkis à sa mère est tellement plus rock'n Roll dans son titre « Playboys » . A quand un people qui osera dire que sa chère mère est une mère fouettarde… Mais parti comme cela est, on est pas prêt de le trouver.

C'est pour cette raison que je ne tomberai pas dans le panneau du bourage de crâne des libraires et des maisons d'éditions. Non, je ne lirai pas le dernier Sébastien ! Non merci !




1 commentaire:

Anonyme a dit…

Coucou Sabine... encore une fois, tu réfléchis plus vite que les médias.
Mais ceci dit, même quand je serai Paupol...Euh, people ? Je n'écrirai pas sur ma mère, moi ! Mais tu sais bien sur qui ! Sur ma belle-mère !

Tiens, d'ailleurs.. en couverture..lor de rire... je mettrai une photo de toi !

Bises à Paul,

Et je signe anonyme..

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