Yves Viollier "Raymonde"

"Oh Dieu, pourquoi donc en mourant ne nous as-tu pas mués en dieux ! Ma trajectoire quand je m'éfforce de toute mon âme de la maintenir en droit ligne, si je me retourne elle ressemble à ces sillages laissés par les avions, dont le trait un instant précis, peu à peu se dissout, devient flou. Et tout est à refaire, tout s'efface, tout se ternit. Seigneur, donne moi un bout de ton crayon à la pointe si bien taillée, et guide ma main, que je fasse le portrait de ta création, que ce que j'écris te ressemble" Yves Viollier "Raymonde"



"Il va sans dire que la vie n'étant pas une bibliothèque rose elle ne respecte guère ces intentions édifiantes" François Nourissier in "Musée de l'homme"

dimanche 15 février 2009

"La cantatrice avariée" de Pierre Jourde


Attention : je préfère avertir par avance que certaines scènes dans ce livre peuvent heurter les âmes sensibles et aux personnes qui n'ont pas la capacité de comprendre l'humour noir ! Pas celui d'Obama, le VRAI... Mais zut alors faut tout expliquer !


Redevenons sérieux !


David Bowie Up The Hill Backwards


The vacuum created by the arrival of freedom

And the possibilities it seems to offer

Its got nothing to do with you, if one can grasp it

Its got nothing to do with you, if one can grasp it


Pourquoi commencer cet article par les paroles de cette chanson de David Bowie ? Tout simplement que la lecture du livre de Pierre Jourde m'a fait réellement penser à l'ambiance et aux paroles de toutes les chansons de ce disque (Scary monsters and super creeps).


Une atmosphère plus qu'angoissante, terrifiante. Les membres d'une secte dont le gourou a disparu se retrouvent abandonnés à leurs propres sorts. S'ensuit toute une série de dérives, d'exactions de plus en plus horribles jusqu'à l'ultime descente aux enfers et les longs couloirs de la désespérance, de la folie. Pierre Jourde nous raconte le destin de Bolo et Bada deux petits truands dans cette série d'évènements et rebondissements incroyables.


Dire que ce roman est une seulement une création "gothique" serait une erreur formidable et un nonsense. Car si on étudie bien ce roman, qu'on le lit avec attention, on remarque que l'écriture de Pierre Jourde ressemble à s'y méprendre à ces poupées gigognes russes. On lit les chapitres comme si on ouvrait une de ces poupées.


Si on regarde l'ensemble de l'histoire, on pourrait penser que Pierre Jourde à travers cette histoire de secte à la dérive nous parle de notre société occidentale qui est elle aussi à la dérive ! Le gourou étant le Dieu Argent. Les crimes de plus en plus horribles que l'on découvre dans les faits divers, l'indifférence, les Veaux d'Or pour lesquels les personnes s'accrochent pour avoir un semblant d'espérance en l'avenir. Tout y est dans "la Cantatrice".


Un livre décapant, dérangeant et qui ne laisse sûrement pas indifférent.

1 commentaire:

Elisabeth Lepidi a dit…

Commentaire intéressant, Sabine. Je regrette de n'avoir pas commandé aujourd'hui ce livre, avec le dernier de P.Jourde.
Mais c'est partie remise.
Jourde a bien compris que la vie, sur Terre, c'est un mélange de Zola et de Marcel Aymé !
Amitiés
Elisabeth :-)

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