Attention, un livre à savourer !
C'est un sacré premier livre d'un jeune romancier au talent prometteur.
L'histoire : Seth ne veut pas se résoudre qu'il perd sa mère à cause d'un Alzeihmer précoce. Il ne comprend pas pourquoi elle ! Il va donc se poser les questions et surtout s'acharner à y répondre à celle-ci. Et nous voici en plein milieu d'une triple enquête : Enquête scientifique (pour mieux comprendre le mal dont souffre Jamie), Enquête généalogique (pour évaluer les désastres de cette maladie dans les générations précédentes) et qui dit généalogique dit historique. Ce livre est aussi un condensé historique sur l'appréhension de la maladie à travers les siècle, comment la maladie était perçue et soignée si elle a été soignée.
Il va s'acharner jusqu'au bout allant de découvertes en découvertes et surtout enfin comprendre le sens de la légende d'Isidora que sa maman lui racontait quand il était petit.
Ce n'est pas un livre ennuyeux, bien au contraire. On touche du doigt les sentiments des membres de l'entourage face à cette déchéance : p 264
"La mort comment allumer la radio. La mort de comment ouvrir une boîte d'haricots. La mort de Jamie en tant que sa fille. La mort de la valeur de l'argent. La mort de la capacité d'être utile à la ferme. La mort de comment lire l'heure. La mort de tout ce qui s'est passé après 1960. La mort de la capacité d'écrire. La mort de Gary, le facteur. La mort de comment se servir d'un réfrigérateur. La mort de Mae en tant qu'épouse. "
Le fils obligé de border sa mère, les rôles inversés. Les formes diverses et variées de la maladie, les hallucinations, la violence, les crises...
Ce livre pourrait être lourd à lire, sombrant dans le pathos. Il n'en est pas question. Il y a quand même tout un épisode relatant le premier malade de la lignée assez cocasse dans la découverte des symptômes de la maladie : le Duc Alban Mapplethorpe.
Histoire de l'oubli qui restera dans les mémoires de ceux qui le liront.
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