Yves Viollier "Raymonde"

"Oh Dieu, pourquoi donc en mourant ne nous as-tu pas mués en dieux ! Ma trajectoire quand je m'éfforce de toute mon âme de la maintenir en droit ligne, si je me retourne elle ressemble à ces sillages laissés par les avions, dont le trait un instant précis, peu à peu se dissout, devient flou. Et tout est à refaire, tout s'efface, tout se ternit. Seigneur, donne moi un bout de ton crayon à la pointe si bien taillée, et guide ma main, que je fasse le portrait de ta création, que ce que j'écris te ressemble" Yves Viollier "Raymonde"



"Il va sans dire que la vie n'étant pas une bibliothèque rose elle ne respecte guère ces intentions édifiantes" François Nourissier in "Musée de l'homme"

samedi 13 septembre 2008

Issu de Ouest France ce jour 13.09 et Maville.com La Roche et les Sables

Yves Viollier met le feu à La route de glace

Yves Viollier est un écrivain populaire et chrétien, ce qu'il revendique. Anarchiste-Chrétien ? La définition lui plaît bien.




Le Yonnais Yves Viollier est un auteur prolifique. Son dernier livre, La route de glace, semble promis au même succès public.


Ce jeune retraité de l'enseignement a désormais conquis un large public. Prolifique, il sort un volume par an et son dernier, La mère, a frisé les 100 000 exemplaires. Le cinéma lui cligne de l'oeil et la télévision a adapté Les soeurs Robin, avec Line Renaud. Quant à son petit dernier, La route de glace, il constitue la suite de La flèche rouge, mettant en scène Pierre et Maïa, où les amours romantiques du mineur de Faymoreau et de la danseuse soviétique. Rencontre avec l'auteur.


À lire la suite des aventures du Vendéen de Faymoreau et de la danseuse de Saint-Petesbourg, on se demande si le Zola vendéen ne deviendrait pas un anarchiste-chrétien ?


Yves Viollier. Anarchiste-chrétien ? C'est vrai que l'un n'empêche pas l'autre. Cette définition me plaît bien, car on y retrouve les notions de liberté et de générosité. Et ces notions concernent mes deux héros, cette danseuse et ce mineur qui sont adossés à l'histoire de la seconde moitié du XXe siècle. La lutte qu'ils mènent pour préserver leur amour les rend effectivement libertaires.


Serait-ce l'influence de cet autre Vendéen, Michel Ragon, qui donne une dimension supplémentaire à votre dernier ouvrage ? D'autant qu'on sent, dans cette suite de La flèche rouge que vous êtes plus dans la chronique que dans le roman, les genres se chevauchant ?


Ragon m'est proche et j'entretiens avec lui une relation qui a un côté un peu « père spirituel ». Mais lui est un maître et m'élever vers son niveau ne serait déjà pas si mal ! Quand j'ai écrit La flèche rouge, je produisais mon Grand-Meaulnes à moi ! Mais j'avais laissé la porte ouverte à une suite. J'ai attendu deux ans et les réactions des lecteurs. Ils étaient très demandeurs. Il a donc fallu que je m'applique à faire rejoindre mes deux héros amoureux par des parcours complexes, en pleine Guerre froide ! La Route de glace s'étire effectivement sur plusieurs dizaines d'années et retourne en Russie, va en Espagne, en Allemagne, en Norvège, à Paris...


Et en Vendée ! Car au fond, vous ne la quittez jamais ? Et quand vous vous en éloignez, c'est pour mieux y revenir ?
Je me suis cette fois attaché à l'univers des Gueules noires de Faymoreau, dans le sud-Vendée, avec ses mines de charbon dont la production périclite après la période euphorique que furent la guerre et l'après-guerre de 40-45. J'ai rencontré des témoins pour être fidèle à ce qui a été vécu. Je me suis également appuyé sur la thèse de Damien Huriet, un étudiant en maîtrise d'histoire.


Ce qui surprend, c'est que vous parvenez à mettre en scène le Vendéen René Couzinet...


Je me suis moi-même surpris. Mais quand j'ai cherché un refuge parisien pour mes deux héros poursuivis par le KGB, je me suis retrouvé dans cette guinguette de l'île de la Jatte où, en me proclamant Vendéen, le patron m'a répondu : comme Couzinet ! Il m'a alors fait visiter ses ateliers, qui existent toujours sur cette île de la Seine. Et il m'a raconté des anecdotes. J'ai aussi pu rencontrer d'autres témoins qui avaient approché Couzinet. C'est une grâce qui m'est tombée dessus. Le constructeur de l'avion de Mermoz est un personnage fascinant dont je mets surtout en scène sa fin de vie, qui fut dramatique. Mais tout ce que je raconte sur lui, notamment sur sa jeunesse à L'Aiguillon-sur-Mer, est vrai.


Parmi vos premiers succès littéraires, on se souvient de Jeanne la polonaise. Vous le Vendéen de Château-Fromage, vous semblez aimanté par l'Est ?


Je me retrouve tout à fait dans l'âme russe. Comme eux peut-être, je crois au ciel, à la liberté, à la révolte... Comme eux peut-être, je cherche à marcher à l'étoile...


Propos recueillis par Philippe GILBERT.


• La route de glace, 275 pages, Éditions Robert Laffont. Prix : 19 €.
Ouest-France

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