Yves Viollier "Raymonde"

"Oh Dieu, pourquoi donc en mourant ne nous as-tu pas mués en dieux ! Ma trajectoire quand je m'éfforce de toute mon âme de la maintenir en droit ligne, si je me retourne elle ressemble à ces sillages laissés par les avions, dont le trait un instant précis, peu à peu se dissout, devient flou. Et tout est à refaire, tout s'efface, tout se ternit. Seigneur, donne moi un bout de ton crayon à la pointe si bien taillée, et guide ma main, que je fasse le portrait de ta création, que ce que j'écris te ressemble" Yves Viollier "Raymonde"



"Il va sans dire que la vie n'étant pas une bibliothèque rose elle ne respecte guère ces intentions édifiantes" François Nourissier in "Musée de l'homme"

samedi 30 août 2008

"le chemin des sortilèges" Nathalie Rheims.



"Je savais que mes mots étaient plus dangereux que des armes" Nathalie Rheims in LE CHEMIN DES SORTILÈGES


Pas évident de parler du "Chemin des sortilèges" car on ne peut pas juger la vie d'une personne comme ça à froid. Car derrière ce titre qui aurait pu nous indiquer que c'est conte écrit de toutes pièces par l'auteure qui est habituée à faire des romans aux limites du fantastique. Mais la réalité est tout autre, car l'héroïne c'est elle et elle se met à nu devant nous.
Elle aurait pu trouver le moyen de faire une autobiographie genre compassionnelle comme on en trouve assez souvent de la part des peoples mais elle est écrivain à part entière et se respecte tel quel. Quand on a l'habitude de lire ses écrits, on ressent la femme fragile qui a un immense besoin d'être aimée pour ce qu'elle est et non pas ce qu'elle représente. Certes elle vient d'une descendance assez privilégiée et alors ? Cela n'empêche pas les blessures. Je ressens plus d'humanité en elle que dans pas mal de pseudo écrivaines. Et je n'arrive pas encore à comprendre pourquoi elle a été la tête de turc de certains libraires et de certains journalistes lors de la parution de son "journal intime" . Je dois pourtant les remercier car sans leur acharnement contre elle, je n'aurais pas eu la curiosité de lire un seul de ses livres et cela aurait été dommage.
Elle nous fait voyager dans son univers. Univers composé de contes de fée. Ces contes de fées étudiés sous le prisme de la psychologie, de la recherche d'elle même. Ses rêves ou elle revoit son frère enfant qui symbolise l'enfant qu'elle n'aura pas. Tout y est avec cette pudeur qui lui est propre. Toutes ces pièces du puzzle qui s'assemblent doucement devant nos yeux pour nous montrer une Nathalie insoupçonnée.
J'avais pesté à cause du format trop court (seulement 180 pages). Je me disais que j'allais le lire vite fait mais non, la lecture y est lente, calme. On savoure page par page cette quête, cette soif de savoir. L'écriture y est soignée.
Si je devais conseiller un roman de Nathalie à quelqu'un qui ne la connaîtrait pas, c'est ce livre que je conseillerai.


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