Yves Viollier "Raymonde"

"Oh Dieu, pourquoi donc en mourant ne nous as-tu pas mués en dieux ! Ma trajectoire quand je m'éfforce de toute mon âme de la maintenir en droit ligne, si je me retourne elle ressemble à ces sillages laissés par les avions, dont le trait un instant précis, peu à peu se dissout, devient flou. Et tout est à refaire, tout s'efface, tout se ternit. Seigneur, donne moi un bout de ton crayon à la pointe si bien taillée, et guide ma main, que je fasse le portrait de ta création, que ce que j'écris te ressemble" Yves Viollier "Raymonde"



"Il va sans dire que la vie n'étant pas une bibliothèque rose elle ne respecte guère ces intentions édifiantes" François Nourissier in "Musée de l'homme"

mardi 26 août 2008

LA LEGENDE MARAÎCHINE DE VICTOR HUGO

Paru sur Ouest France le 25 août 2008

Pour ceux éloignés de Vendée qui ne reçoivent pas Ouest France, je vous recopie les deux articles.




LA LEGENDE MARAÎCHINE DE VICTOR HUGO



Maraîchin Victor Hugo ? On pourrait croire à une plaisanterie. Pourtant, des certitudes demeurent, quant à ses racines maternelles qui sont garnachoises.

Il a fallu attendre longtemps pour dévoiler ce mystère des racines vendéennes du génie de la littérature française. Il a fallu attendre les années quatre-vingt et un document généalogique signé Roger Naux, Un Garnachois disparu en 1998 à l'âge de 87 ans. C'est cet arbre généalogique, travail digne d'un historien professionnel, qui donne le "Certificat du Vendéen" à l'auteur des "Misérables". Ce document révèleque son arrière-grand-mère, Anne Marguerite Dolbeau, était née à la Garnache, au milieu du XVIIIe Siècle. Une Vendéenne de la nuit des temps, dont on trouve trace de ses ancêtres à Saint Maixent sur Vie et au Perrier.


Elle épousa en secondes noces René Lenormand du Buisson, receveur du roi à la Garnache, ou il était né en 1723. Ils auront un fils, René Pierre Lenormand, qui deviendra président du tribunal révolutionnaire de Nantes. C'est lui qui élèvera Sophie Trébuchet, sa petite fille. Et c'est Sophie Trebuchet presque aussi célèbre que son fils qui donnera au petit Victor Hugo l'amour de la "Vendée ravagée par les Colonnes infernales". A tel point dans l'action du roman "quatre vingt treize", la Bretagne s'appelle la Vendée sous la plume de Hugo. Une confusion qui tourne à l'obsession, Hugo y faisant même jaillir une "dame de la Garnache".

Tandis que dans "les Misérables", le héros de la deuxième partie s'appelle Lenormand. Alors que le premier poème du jeune Hugo (dédiée à Chateaubriand, lu au sacre du roi Charles X) est titré "ode à la Vendée". Sans oublier de nombreux alexandrins qui jalonnent son immense oeuvre dont le plus célèbre "... du sang qu'ont versé dans mes veines, mon père vieux soldat, ma mère vendéenne' Mais encore :"Vendée, ô noble terre, ô ma triste patrie, as tu séché tes larmes, parce qu'adolescent, âme à faux jour guidée, j'ai trop peu vu la France et trop vu la Vendée".


Complexe d'Oedipe selon Prouteau


Un autre homme a beaucoup fait pour "vendéaniser" Hugo. Il s'agit du poête Gilbert Prouteau domicilié à Mallièvre, qui va sur ses 92 printemps. Dès les années soixante dix, l'écrivain-cinéaste natif de Nesmy a réalisé pour la télévision le long métrage "Victor Hugo l'homme de l'Ouest" (co-production France3-BBC). Déjà en image, cet "hugolien" (il en connaît 5000 vers par coeur) affirmait cette ascendance garnachoise.
En 2002 avec son livre "Victor Hugo vendéen" (éditions Mosée), il enfonce le clou : "Françis Carco est né à Nouméa. Il n'est pas canaque pour autant, il est corse. Victor Hugo est né à Besançon, il n'est pas francomtois, il est vendéen. Et si le génie se transmet par la mère, selon la tradition hébraïque Hugo est un génie vendéen". Cet ouvrage, il ne désirait pourtant pas l'écrire quand l'éditeur Louis Marie Barbarit (trop vite disparu, à l'âge de 53 ans, en 2004 ) est venu le solliciter :"avec mon film et mes conférences, j'avais trop labouré le terrain" Mais quand ce touche-à-tout à la mémoire de tourne disque a finalement dit oui, il a bouclé son affaire en 18 jours "le temps, que poussent mes radis ! Mais il aurait fallu faire écrire ce livre par un psychanalyste pour expliquer le complexe oedipien de Victor Hugo, tant que l'homme et l'oeuvre sont marqués par une femme, sa mère et par une province, la Vendée".


Philippe Gilbert

1 commentaire:

Seblechouan a dit…

passionnat....merci Sabine.
sébastien

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