Mon père vieux Soldat, ma mère vendéenne
"Hugo de Lorraine et de Vendée" est un passionnant ouvrage paru aux Editions de l'Est en 1994, écrit par Gilbert Mercier. Ce journaliste originaire du pays nantais a fini sa carrière à l'Est Républicain. Mais sa destinée le menant de l'ouest vers l'est lui a permit de croiser celle du père de Victor, Brutus Léopold Hugo, né à Nancy, qui fit la guerre de Vendée et rencontra "la blanche" Sophie Trebuchet au Petit- Auverné, dans les landes du Pays de Chateaubriand.
Gilbert Mercier a le mérite de mettre à jour un personnage plus sympathique que la légende, taillé comme une poutre, le regard jovial, la chevelure épaisse et bouclée. Le père de Victor est l'archétype du "Mayençais", "bleu" hableur, mais généreux et fraternel. En Vendée, il est de ceux qui ravalent leur colère en face de comportements qui n'ont plus rien à voir avec l'idéal pour lequel ils se sont battus à Mayence. "Honte à Carrier", s'écrit il "honte à cette armée qui est dans Nantes, sans discipline, sans ordre". Anecdote certifiée Brutus sauvera même un petit vendéen de 12 ans qui allait être exécuté par une escouade. Mercier écrit remarquablement cette biographie, avec des faits extrêmement précis, de manière onirique dans la façon "hugolienne" De plus il réfute la thèse que Lahorie (que Napoléon fera fusiller) serait le vrai père de Victor, ce que défendait l'écrivain Geneviève Dormann ("le roman de Sophie Trebuchet"). Car comme son fils, Brutus-Léopold est sanguin, passionné par les mots et par les femmes. Autre argument fatal : "La grimace du Lapin" où une manière bien particulière de retrousser les babines. Brutus et Victor partageaient ce tic.
Le passionnant livre de Gilbert Mercier s'avhève avant la naissance de Victor le 26 février 1802 à Besançon. La suite de la vie du couple Hugo-Trébuchet ne sera alors qu'un long déchirement. Peut être n'étaient ils pas faits l'un pour l'autre ; où alors faits que pour donner un sens à la Révolution Française que Victor Hugo pouvait seul lui apporter.
Ph G
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