" Nulle part, aucun régime n'a jamais aimé ses grands écrivains, seulement les petits. "[ Alexandre Soljenitsyne ]
«Quand on travaille pour des hommes, on en met un coup ; quand c'est pour des cons, on fait semblant.»
[ Alexandre Soljenitsyne ] - Extrait d’ Une journée d'Ivan Denissovitch
Quand j'avais 16 17 ans mes copines de lycée et moi on avait qu'une idole Alexandre Soljenitsyne et on se battait surtout pour "La journée d'Ivan Denissovitc" qui était à nos yeux notre livre culte. Puis on s'est rués sur "l'Archipel du Goulag", "Pavillon des cancéreux"....
Mais ce monsieur avait ouvert non seulement nos yeux sur la littérature russe et ainsi la langue russe. Car pour nous les russes à l'époque depuis nos petits esprits, étaient des extraterrestres avec leurs lettres cyriliques bizaroïdes. On en avait peur de la peur véhiculée par les expressions injustes des grands parents qui disaient "que les russes allaient envahir l'Europe etc...". Nous étions en pleine guerre froide, Reagan, Gorbatchev, Jean Paul II n'avaient pas encore fait tomber ce mur de la honte (chose faite en 1989) . Sans oublier bien sur le fameux accident de la centrale de Tchernobyl le 26 avril 1986 (Pile poil le jour de mon anniversaire) et son petit nuage dérivant...
Certes on a toutes été folles amoureuses à notre époque du splendide Rudolf Noureev, ce corps magnifique, son regard de feu, sa révolte, son intransigeance... Mais grâce à Alexandre on a compris que dans ce pays, il y avait des gens qui souffraient qui étaient emprisonnés dans des conditions abjectes et surtout il nous avait ouvert nos yeux sur ce pays que l'on méconnaissait. Son prix Nobel n'est pas usurpé. Ses combats ont du peser double dans son décompte des ans.
Puis après ce fut la découverte d'autres écrivains comme Pasternak, Tolstoi, Dotoïesvki, Gogol, Pouchkine pour ne citer qu'eux... Pour finir avec la fameuse Perestroïka de Gorbatchev qui m'aura poussée a apprendre le russe en fac de lettres en 1990... Bon il est vrai que Soljenitsyne avait tourné le dos à la perestroïka....
Il a aimé la Vendée et il est venu en 1993, année ou je passais ma licence en tant qu'éxilée vendéenne à Aix en Provence. Il était venu inaugurer le poignant mémorial des Lucs en Boulogne (entre la Roche sur Yon et Nantes) et son fils était venu quelques années plus tard inaugurer le collège Alexandre Soljenitsyne à Aizenay. La Vendée est donc triste de perdre un ami tout comme j'aurais une pensée pour Philippe De Villiers qui doit être bien morose ce matin. Ici il pleut comme on pleure la perte d'un ami...
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire