Yves Viollier "Raymonde"

"Oh Dieu, pourquoi donc en mourant ne nous as-tu pas mués en dieux ! Ma trajectoire quand je m'éfforce de toute mon âme de la maintenir en droit ligne, si je me retourne elle ressemble à ces sillages laissés par les avions, dont le trait un instant précis, peu à peu se dissout, devient flou. Et tout est à refaire, tout s'efface, tout se ternit. Seigneur, donne moi un bout de ton crayon à la pointe si bien taillée, et guide ma main, que je fasse le portrait de ta création, que ce que j'écris te ressemble" Yves Viollier "Raymonde"



"Il va sans dire que la vie n'étant pas une bibliothèque rose elle ne respecte guère ces intentions édifiantes" François Nourissier in "Musée de l'homme"

jeudi 24 juillet 2008

"Ecrire, ce n'est finalement rien d'autre que vivre" Yves VIOLLIER


Issu du mag "les romans de rentrée 2008" des éditions Robert Laffont....

Le mot de l'auteur


La Route de Glace m'a trotté dans la tête pendant trois ans. J'avais écrit La Flèche rouge, mon Grand Maulnes, l'histoire d'une rencontre et d'une passion fulgurante dans un train soviétique en 1937. Ils avaient seize ans. Maïa était danseuse au Kirov, Pierre faisait partie d'une délégation des Jeunesses Communistes de France. La Flèche rouge, le train, était bloqué en rase campagne par une tempête de neige entre Leningrad et Moscou.

Ce qui m'a toujours manqué avec le Grand Maulnes c'est l'après. Qu'est-ce qui se passe vraiment après quand Maulnes vieillit ? Alain Fournier a , me semble-t-il, escamoté cette partie. C'est vrai que la vie ne lui a pas tellement donné le temps de l'écrire, s'il en avait envie.

Est-ce que j'allais moi, me lancer dans cette aventure ? Je suis reparti humer l'air de la Russie avec cette idée fixe : Comment vit-on lorsqu'on a entrevu, l'espace de quelques jours le paradis ? Est on capable d'aimer "normalement" ?

J'ai visité Souzdal, la perle de l'Anneau d'or. Je suis allé sur la "Route de Glace", la route de vie qui reliait Leningrad assiégée au reste du monde en 1941. J'ai vu Maïa, ma danseuse Maïa, précipitée dans la bataille et s'y montrer un héroïque petit soldat. J'ai accompagné Pierre, mon Pierre des Jeunesses communistes, à la guerre d'Espagne et puis, après, plus haut sous les bombardements de Hambourg. Tous deux menaient les existences périlleuses et passionnées qui convenaient à leurs tempéraments. Ils vivaient bien. Ils étaient aimés. Ils aimaient. Ils semblaient avoir tout oublié. Ou ils faisaient semblant. Mais si, moi, prenant la baguette magique du destin, je jouais à les remettre face à face, qu'allait-il se passer ? Se reconnaitraient-ils ? Le feu allait-il reprendre ? Je les ai ramenés l'un en face de l'autre et ce que l'espérais est arrivé Ils se sont embrassés et tout a explosé. Mais comment composer ce nouveau puzzle ? D'autant qu'il n'y avait pas qu'eux, il y a les autres avec lesquels ils avaient construit. Il y a, par exemple une Hélène aimante et généreuse, que Pierre a épousé et qu'il aime. Peut-il prétendre l'aimer encore en aimant passionnément Maïa ? A qui va-t-il renoncer ? Qui trahira-t-il, s'il trahit ? Peut-on être fidèle à son adolescence ? Cruel Dilemme...

Comment cela va-t-il finir ? Vous le saurez en lisant la Route de Glace... qui c'est révélée aussi pou moi une traversée de la seconde moitié du XXè siècle, avec la rencontre surprenante d'un compagnon de Mermoz, la découverte de l'Ile de la Jatte et même de la peinture d'Icônes. Ecrire, ce n'est finalement rien d'autre que vivre.
Avec ses romans et récits publiés chez Robert Laffont, dont les Saisons de Vendée, l'Etoile du Bouvier et, récemment l'Orgueil de la tribu et Elle voulait toucher le ciel, Yves Viollier a conquis un large public. Ce nouveau roman est la suite de La Flèche Rouge.

Aucun commentaire:

LinkWithin

Related Posts with Thumbnails