Yves Viollier "Raymonde"

"Oh Dieu, pourquoi donc en mourant ne nous as-tu pas mués en dieux ! Ma trajectoire quand je m'éfforce de toute mon âme de la maintenir en droit ligne, si je me retourne elle ressemble à ces sillages laissés par les avions, dont le trait un instant précis, peu à peu se dissout, devient flou. Et tout est à refaire, tout s'efface, tout se ternit. Seigneur, donne moi un bout de ton crayon à la pointe si bien taillée, et guide ma main, que je fasse le portrait de ta création, que ce que j'écris te ressemble" Yves Viollier "Raymonde"



"Il va sans dire que la vie n'étant pas une bibliothèque rose elle ne respecte guère ces intentions édifiantes" François Nourissier in "Musée de l'homme"

dimanche 3 février 2008

Henri PITAUD Le Pain de la Terre & Paysan et militant








A la vue de ces deux livres rien ne me prédestinait à les lire. Les couvertures ne m'attiraient pas du tout : vieillotes et ennuyeuses. Mais il a fallu que je lise la courte biographie de Henri Pitaud (que je vous ai recopié sur mon blog précedement) pour qu'enfin je me mette à lire ces deux bouquins.

Cela se passe à Sallertaine au début du XXème siècle, 1899 à 1914 pour le premier Le Pain de la Terre et 1918 à 1940 pour le second Paysan et Militant.


Un véritable reportage de la condition paysanne durant ces années. Du vécu, du ressenti non pas des recherches d'un sociologue quelconque qui aurait fait des recherches. UNE VRAIE évocation des gens très modestes du marais de St Gervais, Sallertaine...

Attention on est pas dans le larmoyant, toujours ce style bref court faisant mouche à chaque fois, véritable caractère maraîchin qui s'exprime dans toute sa splendeur.

On ressent à chaque fois, tout ce qui a fait le marais, l'évolution des moyens de transports (du vélo, à la moto à la voiture) qui a pu être une sorte de fin d'isolement des paysans entre eux et qui ont pu favoriser tous les courants d'idée.

On y lit la confirmation de ce que l'on savait sur la rudesse de la vie dans les marais (qui débordaient assez souvent durant les grandes marées), les difficultés pour nourir les familles (les enfants étaient souvent obligés de mendier leur repas), le travail harrassant...

Puis viennent les trahisons coutumières lorsqu'on parle de politique, des créations puis la dissolution des premiers syndicats paysans vendéens. Les temps changent mais les pratiques restent les mêmes. Mais comme on le sait bien tant que les hommes feront de la Politique, les trahisons, les reniements de toutes sortes, les lâchetés resteront encore en nos moeurs...
Mais il est vrai que j'ai lu avec passion ces livres car étant moi même descendant d'une famille de Bois de Céné (Famille Michenaud surtout de Marie Michenaud soeur de mon arrière grand Père Henri -père de ma grand mère Anne- qui a épousé un Guihal et qui a eu 14 enfants vivants). Et en plus, j'ai eu à croiser les fondateurs de la Maison BADAUD Marcelin et Jeanne, j'ai donc parcouru ces livres comme quelqu'un à la recherche de temoins sur ces familles dont je connais les descendants et surtout de la mienne !!!


Quelle ne fut pas mon émotion de croiser le nom des Daubry D'Asson encore propriétaires de La vieille Fonteclose et de Puy Rousseau de la Garnache dont j'ai pu côtoyer la génération actuelle.
Deux livres essentiels en vue de la connaissance du marais challandais ou tout simplement pour avoir une vision de la société de l'époque avec de vraies références et évènements vécu et non pas une étude basée sur les suppositions qui envahissent des bibliothèques entières.










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