Henri PITAUD est un écrivain atypique. Il a peu écrit, de ce fait il est mal connu. Cependant ses livres sont importants pour décrypter la mémoire d'un paysan du marais de Challans au début du XXème Siècle.
L' Homme
Sallertaine
Henri PITAUD est né à Sallertaine en 1899, dans une famille terrienne. Tous les jours on y mangeait pas à sa faim. Il n'a que sept ans quand ses parents décident d'émigrer, comme de nombreux vendéens, vers des terres plus hospitalières de la région du Lot et Garonne. Le paradis attendu n'est pas au rendez vous, si bien qu'un 1915, la famille réintègre le marais familial.
Point de terre propre, point de gagne pain assuré. Et Henri se gage comme valet ou journalier du côté de Sallertaine et de Saint Gervais. Bientôt le devoir patriotique l'appelle. Pour ses 18 ans, il rejoint l'armée. L'armistice ne le libère pas de ses obligations militaires, Légion Polonaise, Campagne de Syrie. Il est démobilisé en 1921 après 3 ans sous les drapeaux.
Au cours du trajet de retour, il passe par Paris et assiste à une conférence de Marc Sangnier, le conférencier renommé de la doctrine sociale de l'Église. Rentré à Sallertaine, il se marie l'année suivante avec Mélina Talle, de la Merlatière et trouve une place de journalier. La question social fait en lui son chemin et il adhère au mouvement de Marc Sangnier en faveur de la paix, du rapprochement avec l'Allemagne et de la défense du monde exploité. Ses parents, qui travaillent à Sallertaine, le prennent avec eux, mais le propriétaire ne peut accepter les prises de position de son salarié. Henri est obligé d'aller chercher du travail ailleurs dans le marais.
Il s'engage en politique en 1928, aux côté de Gallet, démocrate chrétien, qui sera élu député face au royaliste Baudry D'Asson. il s'engage plus avant, en créant les syndicats paysans qui auront une certaine audience jusqu'en 1933, désapprouvé par de nombreux notables et l'évêque de Luçon.
La vie devient difficile pour lui et les siens. Il doit souvent changer de terre et, en 1935, il part en Dordogne. Il vient de lancer un organe d'information "L'Emancipation paysanne", qu'il rédige et dirige et ont il poursuivra la rédaction avec ténacité jusqu'en 190. Durant l'occupation allemande, il adhérera à un réseau de résistants dirigé par Leroy Ladurie.
La paix revenue, il veut relancer son journal, mais les temps ont changé. En 1948 il découvre le Paraguay, pour y mener un nouveau type d'aventure agricole. Il s'installe définitivement en 1951.
Il y consacrera ses loisirs à écrire. En espagnol, pour témoigner d'une certaine découverte de ce pays, mais aussi en français. Livres qui veulent montrer un certain regard sociologique, religieux, culturel et parfois politique.
Il meurt à Asuncion en 1991 sans avoir vu paraître son dernier ouvrage en français
L'Ecrivain
On doit à Henri PITAUD sept ouvrages publiés en français et cinq en espagnol :
- La terre aux paysans
- Paraguay terre vierge 1950
- Les français au Paraguay 1955
- Le pain de la terre 1982
- Les chemins sauvages 1988
- Dans les marais s'en vont 1999
- Paysan et militant 2001
- Madama Lunch 1958
- Mar de Plamas 1970
- El General Caballero 1976
- Mba'e vera guazuu 1970
- La siete caidas del Rio Paname 1978
G Perraudeau
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