Yves Viollier "Raymonde"

"Oh Dieu, pourquoi donc en mourant ne nous as-tu pas mués en dieux ! Ma trajectoire quand je m'éfforce de toute mon âme de la maintenir en droit ligne, si je me retourne elle ressemble à ces sillages laissés par les avions, dont le trait un instant précis, peu à peu se dissout, devient flou. Et tout est à refaire, tout s'efface, tout se ternit. Seigneur, donne moi un bout de ton crayon à la pointe si bien taillée, et guide ma main, que je fasse le portrait de ta création, que ce que j'écris te ressemble" Yves Viollier "Raymonde"



"Il va sans dire que la vie n'étant pas une bibliothèque rose elle ne respecte guère ces intentions édifiantes" François Nourissier in "Musée de l'homme"

dimanche 2 août 2009

LES ECRIVAINS ? des sublimes cachotiers...

Ah la la ! Je viens de découvrir que François Nourissier avait commencé sa longue carrière par un pseudo : France Norrit ! Il avait fait publier à l'époque "Seize ans" ! Un livre qui reste une énigme et qu'il est difficile de trouver désormais. C'est un article de Figaro mag qui nous le révèle !


Les Éditions de Paris publient en 1955 Seize ans, le roman d'une certaine France Norrit. Il fait partie d'une collection baptisée «Série blonde»... L'histoire se déroule dans le milieu équestre. Le texte est un peu olé-olé. On y trouve des passages audacieux : «Elle renversa la tête en arrière, loin, loin de l'affreux combat, comme pour trouver l'envers de la nuit au fond de laquelle elle s'enfonçait. Il fallait faire vite, oser vite, découvrir vite. Découvrir ce secret brûlant fait de chair folle et de linges. Découvrir le pouvoir de ses propres doigts qui arrachaient un cri puis un autre à l'homme.»




En fait, France Norrit n'était autre que le jeune François Nourissier. À cette époque-là, Nourissier avait 28 ans, il était secrétaire général de Denoël et s'apprêtait à devenir rédacteur en chef de la revue La Parisienne. Il avait déjà écrit un premier roman, sérieux et remarqué, L'Eau grise, paru quatre ans plus tôt aux Éditions Plon.


En 2003, le romancier avouera au Figaro Magazine : «Pendant dix ans, j'ai cherché à m'amuser, à l'inverse de mes amis qui travaillaient le genre noble. J'ai publié Seize ans et un petit pamphlet rédigé en un week-end, les Chiens à fouetter.»


Dire que je me suis démenée pour trouver "l'eau grise" que je pensais premier écrit de Nourissier ! Sacré François ! Vous nous en avez caché des petits trésors !

Oh ! que les vendéens ne soient pas jaloux, qui aurait pu penser qu'Yves Pastel était le pseudo de "Monsieur" Yves Viollier qui se doutait en son fort interrieur qu'il allait devenir génial écrivain. Pleins d'écrivains et écrivaines ont du jouer de ce subterfuge et doivent bien se marrer quand arrivent devant eux des lecteurs trop sûrs d'eux ! "J'ai tous vos livres à la maison !". J'en arrive à comprendre ce petit sourire ironique que ces auteurs font quand ils entendent cette phrase ! J'en suis à réfléchir sur les bibliographies de Duras, Sagan, De Romilly et bien d'autres désormais !
Mais bon heureusement que ce livre n'ait pas eu le succès fulgurant de "Bonjour tristesse" de Sagan, imaginez le jeune Nourissier se déguisant en drag-queen pour assurer la promo ! Heureusement qu'à l'époque il y avait peu de chaînes télé et que cela émettait en noir et blanc !

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