Yves Viollier "Raymonde"

"Oh Dieu, pourquoi donc en mourant ne nous as-tu pas mués en dieux ! Ma trajectoire quand je m'éfforce de toute mon âme de la maintenir en droit ligne, si je me retourne elle ressemble à ces sillages laissés par les avions, dont le trait un instant précis, peu à peu se dissout, devient flou. Et tout est à refaire, tout s'efface, tout se ternit. Seigneur, donne moi un bout de ton crayon à la pointe si bien taillée, et guide ma main, que je fasse le portrait de ta création, que ce que j'écris te ressemble" Yves Viollier "Raymonde"



"Il va sans dire que la vie n'étant pas une bibliothèque rose elle ne respecte guère ces intentions édifiantes" François Nourissier in "Musée de l'homme"

lundi 7 juillet 2008

"La matouze" Eveline Thomer


Enfin un portrait totalement époustouflant de mère totalement déjantée. Comme j'avais dit précédemment soit les mamans pour les écrivains sont des "mater dolorosa", soit des mères tyraniques (on se souvient tous de la Folcoche qui a hanté nos soirées d'enfance de René Bazin), soit des mamans éffacées soumises (comme la Mère de Yves Viollier).
Un livre que pourtant la documentaliste de la médiathèque m'avait certifié qu'il était mal écrit et pas interressant. Mais comme j'ai eu pas mal de différents avec elle et qu'elle a un a priori bien ancré, j'ai passé outre. Je vous rappelle que j'avais eu le même problème avec Nathalie Rheims "journal Intime" et maintenant je suis accro à cet auteure.

La maman que décrit Eveline est une maman complètement immature de la trempe de Sabine l'héroïne de "la Mère Horizontale" de Carole Zalberg. Ne faisant pas face, pas de dignité. Eveline nous décrit des années 60 bien loin des clichés que galvaude cette période. En effet pour quelqu'un comme moi, qui ne les a pas vécues. Pour moi ce sont les Yéyés, les robes vichys, le twist, les copains, les boums ... La, ce n'est pas le cas c'est plutôt style "galères et compagnie".

Une vision froide et lucide de la narratrice (qui n'est autre que la fille aînée) qui ne manque pas une certaine dose d'humour et de courage. Cette vision "intra muros" de cette famille décomposée devrait nous amener à réfléchir à notre position vis à vis de ces enfants qui ne sont pas éduqués, qui sont à l'abandon et que souvent sont plus proche (je parle de voisinage) que l'on croit. Pas besoin de faire des milliers de kilomètres pour sauver des enfants abandonnés, il y en a tout près de nous ...

Je ne sais si le roman est autobiographique mais si c'est le cas, je salue le courage de cette jeune fille.

Mais cette histoire est intemporelle car malheureusement les matouzes existent en notre temps.

La lecture de ce livre devrait être utile pour tous les travailleurs sociaux....

2 commentaires:

ROSA E OLIVIER a dit…

"intima semente baila em meu reino
ao sabor de tuas doçuras..."


"J'implore ta pitié,Toi, l'unique que j'aime"....!?

merci bien...sabine.

MFB a dit…

J'ai vraiment très envie de le lire, le sujet me semble intéressant et tout comme toi j'ai une vision un peu déformée des années 60.
Merci du conseil,
Bises,

LinkWithin

Related Posts with Thumbnails