Yves Viollier "Raymonde"

"Oh Dieu, pourquoi donc en mourant ne nous as-tu pas mués en dieux ! Ma trajectoire quand je m'éfforce de toute mon âme de la maintenir en droit ligne, si je me retourne elle ressemble à ces sillages laissés par les avions, dont le trait un instant précis, peu à peu se dissout, devient flou. Et tout est à refaire, tout s'efface, tout se ternit. Seigneur, donne moi un bout de ton crayon à la pointe si bien taillée, et guide ma main, que je fasse le portrait de ta création, que ce que j'écris te ressemble" Yves Viollier "Raymonde"



"Il va sans dire que la vie n'étant pas une bibliothèque rose elle ne respecte guère ces intentions édifiantes" François Nourissier in "Musée de l'homme"

jeudi 13 septembre 2007

LE CIMETIERE DES POUPEES


Comme j'avais lu et entendu dans les médias la polémique Pingeot/Famille COURJAULT (spécialement la grand mère paternelle).La famille Courjault, avec la grand mère en tête se plaignait que soit disant ce livre est basé sur leur histoire. La grand mère à coup de renfort de pub, d'interviews se plaint en disant comment la petite protégée de la République Mazarine PINGEOT peut-elle comprendre ce que EUX ne veulent pas comprendre... Essayant de la mettre mal à l'aise car l'auteur est enceinte...


L'interview lors de l'émission 7 à 8 a été la goutte qui a fait déborder le vase et cela fait l'effet contraire : le lendemain j'ai accouru acheter ce livre.


Un livre tout à fait bien écrit respectant le ton saccadé d'une femme détruite en prison et ne sachant pas par ou commencer de son évocation de sa vie foutue, brisée depuis belle lurette.
Ce livre on imagine la correspondance ou le monlogue d'une femme emprisonnée dans l'attente d'un procès qui va surement la condamner une lourde peine, elle ne se fait pas d'illusions...
Elle y raconte ses manques d'amour, de tendresse, d'attention de la part de sa famille, de son mari, plus tard celle de ses enfants grandissant loin d'elle et des gens qui l'entourent désormais...
Ce bouquin ne condamne pas la meutrière, au contraire Mazarine essaie de trouver des circonstances atténuantes à ce crime horrible et nous pose la question de l'indifférence, de l'égoïsme de tous... Et si on avait perçu quelques signes de mal être peut être... Et si Et si....


N'oublions pas que Mazarine est une personne érudite, ayant fit de longues études philosophiques et sans doute ayant fait sa petite enquête sur ce sujet qui la fascine en tant qu'écrivain.... Un écrivain que j'avais découverte avec "Bouche Cousue" et que je troue qu'elle a un très beau style d'écriture.


La polémique ????


Personnellement à première vue je n'y vois pas de polémique sauf si on y regarde de plus près :
La famille Courjault n'a pas peur du livre tel quel mais seulement une remise en question de la responsabilité pénale du mari, inconcevable de la part de la Mère Courjault qui ne veux pas voir l'échec de son fils à construire une vie familiale digne de ce nom, qui néglige sa femme : 2 grossesses, 2 accouchements, 2 meutres qui se sont déroulés sous son toit sans qu'il ne s'apperçoive de rien, sans compte que les cadavres des bébés étaient depuis des mois dans le congélateur... Dur pour une mère voir que son propre fils est un pauvre type. Ce n'est pas pour la belle fille qu'elle tremble c'est de réaliser les manquements de son fils qu'elle vénère tant et de ses propres manquements a elle aussi par ricochet...


Vous me permettez de douter de l'existence du troisième homicide car pour moi c'est une manière, une ruse pour éviter la Justice Sud Coréenne très peu clémente en ce domaine car comment prouver l'existence ou non d'un troisième cadavre si on l'a brulé....


Mazarine pose indirectement la question de cette responsabilité du mari sans toutefois y répondre... Car il est vrai que les maris s'en sortent avec des pirouettes surprenantes "Je ne savais pas qu'elle était enceinte" " Non je ne voyais de changement de comportement ou physiques..." Foutaises car une femme enceinte dans son lit cela se voit et lorsqu'on accouche on accouche 2 fois : le bébé et ensuite le sanguinolant placenta...


On pourrait reconsidérer cette responsabilité par la mise en examen de plusieurs manières :
- Négligeance, Abandon moral de la famille..
- Non assistances en personnes en danger (mère, les enfants etc...) voire même complicité de meutre ou de recel de cadavres... Ou toutefois non dénonciation de crimes


Ce livre ne peut influencer un jury car le procès se déroulant peut être en automne 2008, début 2009 . Le livre sera oublié certainement et aura perdu de son impact publicitaire. Même si un juré le lit, il pourra essayer de comprendre mais devra de toute manière faire un jugement ou un avis en son âme et conscience avec tous les éléments en sa possession.


Mais bon ce n'est pas à nous d'en décider de l'éventuel suite aux évènements mais peut être à la lecture de ce livre les personnes habilitées à eriger des lois peuvent y réfléchir sérieusement pour éviter que dans le futur des femmes soient tellement isolées et peu entendues qu'elles en soient obligées d'en arriver à de telles horreurs.


Mais "le cimetière des Poupées" ouvre certainement mieux le débat que le récit froid d'un fait divers relaté dans les journaux...

1 commentaire:

MFB a dit…

Quelle bonne idée de faire un blog sur tes lectures que je sais nombreuses et de nous les faire partager. Pour Mazarine Pingeot, je ne suis pas sûre d'avoir envie de la lire, elle ne m'inspire pas !
Bises,

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