Yves Viollier "Raymonde"

"Oh Dieu, pourquoi donc en mourant ne nous as-tu pas mués en dieux ! Ma trajectoire quand je m'éfforce de toute mon âme de la maintenir en droit ligne, si je me retourne elle ressemble à ces sillages laissés par les avions, dont le trait un instant précis, peu à peu se dissout, devient flou. Et tout est à refaire, tout s'efface, tout se ternit. Seigneur, donne moi un bout de ton crayon à la pointe si bien taillée, et guide ma main, que je fasse le portrait de ta création, que ce que j'écris te ressemble" Yves Viollier "Raymonde"



"Il va sans dire que la vie n'étant pas une bibliothèque rose elle ne respecte guère ces intentions édifiantes" François Nourissier in "Musée de l'homme"

dimanche 3 mai 2009

« Le contraire de la mort » Roberto Saviano


J'avoue qu'avant je n'étais pas si intéressée par l'écrivain-journaliste napolitain. J'avais zappé « Gomorra » et toute la médiatisation qui s'en suivait. Mais depuis l'interview d'Eric Naulleau dans l'émission de Laurent Ruquier « On n'est pas couchés » m'a interpelée. J'ai admiré l'écrivain par son humilité, son sérieux et ce courage. J'ai été littéralement envoûtée par l'auteur. J'en ai été tellement navrée par le spectacle que Lalanne a offert face à lui ! A cause de cet abruti, j'avais eu honte d'être française pendant quelques minutes. Honte de ce spectacle désolant face un gars qui nous montre la voie (et la voix) du VRAI courage. Celui qui brise le silence, qui montre du doigt l'horreur du quotidien de son pays gangréné par la mafia et les trafics en tous genres. Tout ceci au péril de sa vie ! Lui sait ce que c'est un vrai combat pour les libertés : liberté d'expression, liberté de choisir sa vie, liberté de dire non à ces gens qui profitent de la misère… Pas un coup de gueule « paillettes » médiatique d'un people ringard.

J'ai donc lu les deux nouvelles de Roberto Saviano « Le contraire de la mort » suivi de « la bague ». Gomorra étant provisoirement en rupture de stock à la maison de presse. J'en ai été bouleversée et le mot en est bien faible. Cette histoire de Maria et de Gaëtano. La mort de ce dernier en Afghanistan et le travail de deuil de sa fiancée (Maria). Que de cris de révolte contre cette société qui ne laisse pas leur chance aux jeunes gens. Après cette histoire bouleversante, vient l'épouvantable nouvelle relatant l'éxécution de deux jeunes gens innocents par la Camorra à la place d'un autre parce qu'ils ne voulaient pas faire le jeu de celle-ci ! Des destins de jeunes hommes qui, pour sortir de leur condition misérable, sont condamnés à entrer dans la Camorra ou de s'engager dans l'armée qui les enverra sur le front Afghan… Des récits poignants à découvrir de toute urgence. Comme il me reste à obtenir un exemplaire de Gomorra.

Un livre essentiel que je conseille à tous.

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