Yves Viollier "Raymonde"

"Oh Dieu, pourquoi donc en mourant ne nous as-tu pas mués en dieux ! Ma trajectoire quand je m'éfforce de toute mon âme de la maintenir en droit ligne, si je me retourne elle ressemble à ces sillages laissés par les avions, dont le trait un instant précis, peu à peu se dissout, devient flou. Et tout est à refaire, tout s'efface, tout se ternit. Seigneur, donne moi un bout de ton crayon à la pointe si bien taillée, et guide ma main, que je fasse le portrait de ta création, que ce que j'écris te ressemble" Yves Viollier "Raymonde"



"Il va sans dire que la vie n'étant pas une bibliothèque rose elle ne respecte guère ces intentions édifiantes" François Nourissier in "Musée de l'homme"

lundi 18 mai 2009

JOYEUX ANNIVERSAIRE MONSIEUR NOURISSIER !


Un monument de la littérature française... Un de ses derniers écrits émouvant et tellement bouleversant.
Le 4/01/08
Chère Présidente Edmonde,

Quand au printemps 1977 les lassos Goncourt m'attrapèrent au col, j'ai compris qu'on ne me prenait, chez Drouant, ni pour un lauréat exemplaire et inespéré, ni pour un bison ivre d'espace.

J'avais, à l'époque, rêvé de me retrouver en une compagnie peut-être plus goûteuse que telle ou telle compagnie autre proposée à notre convoitise.

Va donc pour l'engagement sous les couleurs de ces messieurs Huot de Goncourt : quand on aime avec passion les livres, le rôle d'accélérer leur lecture n'est pas si modeste. Je rejoignis les aînés et depuis m'en suis trouvé bien.

On joue aux noms ? Je citerai Mme Colette et permets-le moi «Mme Edmonde», Aragon et ­Giono. Jules Renard, et des bagarreurs, et des pacifiques ; justement heureux les pacifiques…
C'est en leur nom que je remarque qu'on a traversé dans ces salons quelques décennies d'amitié. Je les comptabilise ici chaleureusement.

Et c'est aussi chaleureusement que j'ai décidé, ce 1er janvier 2008, de m'éloigner de l'académie. Je préfère «m'éloigner» à «démissionner» qui sent un peu la déception.

Et puis, tu le sais, Edmonde, j'aurai bien besoin d'une consultation chez le carcassier : ma carcasse est en piteux état. Mieux vaut l'oublier.

Ce qui ne vous empêchera pas, j'espère, de venir partager un de mes déjeuners. Maîtres, cadets, vieux camarades, confidents, complices innocents et complices farceux que de souvenirs ! Nous nous sommes beaucoup amusés. Pardon, amateurs de belles «graphies», de vous envoyer ces « pattes » impardonnables de la «mouche» Hermès : sous l'illisible il y a l'amitié qui est lisible et fidèle.

François

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