Yves Viollier se définit lui même comme un bricoleur de mots mais avant de construire ses petites oeuvres, il faut une belle fondation, les essentiels. La littérature pas de miracles c'est comme en cuisine, en couture. Il faut des bons produits à la base pour faire de belles créations. A la lecture des livres d'Yves, je peux dire qu'à défaut de bricolage je parlerai de dentelles, de broderies... Délicates et pourtant qui traversent les ans sans se flétrir.
On retrouve ce qui fait la base des futures oeuvres d'Yves Viollier. Des beaux portraits de femmes, le souci du détail "vrai", la poésie, sa vision de la Vendée et déjà des histoires universelles qui peuvent se transposer dans toutes les régions ou pays.
Le jeune Viollier avait déjà un excellent sens de l'observation et déjà les phrases étaient précises. Point de lourdeurs comme on pourrait l'imaginer (comme chez certains écrivains qui écrivent des gros livres rien que pour prouver qu'ils sont de bons écrivains mais qui ne cherchent avant tout qu'à se réconforter eux même. La liste est longue !)
J'ai particulièrement adoré Raymonde qui est vraiment la genèse de "l'Oeuvre Viollierienne".
Pour l'anecdote, ce livre avait fait l'objet d'une conférence de Presse. J'ai encore le carton d'invitation ce qui me rend ce livre pas seulement un livre de plus d'Yves Viollier mais un document saisissant de la façon dont était mise en valeur la littérature. On est loin de ces tournées promos auxquelles on assiste actuellement.
Et il m'arrive d'imaginer, de comparer les comportements de Jean Baptiste Del Amo et d'Yves Viollier à ses débuts. Timide, s'étonnant du succès et de l'intérêt des gens pour lui ! C'est pourquoi qu'il faut encourager les jeunes auteurs. Si vous avez un coup de coeur, foncez. Et qui sait dans des années, il sera l'écrivain réputé, reconnu et sans ces encouragements il n'aurait peut être pas persévéré. Le métier d'écrivain peut rendre fragile n'oubliez pas !
Ce qui me fait rire un peu en examinant ce livre c'est la phrase d'Alain Fournier qui se trouve au début : "Je vous supplie de faire attention à cette chose affreuse que je vous dis de tout mon coeur : c'est que je n'ai pas envie de vivre loin de vous" Monsieur Viollier ne vous inquiétez pas c'est pareil pour nous vos lecteurs ! Euh lectrices !
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